Hagmeyer
« Balbronn : des eaux de vie à croquer »
Fin, frais, parfumé, exubérant: c’est le marc de gewurztraminer d’Alsace, eau de vie désormais AOC depuis décembre dernier. Une trentaine d’artisans en produisent avec soin entre Haut et Bas-Rhin. Le fer de lance de l’appellation ? Le président des distillateurs, le discret Willy Hagmeyer de Balbronn, non loin de Marlenheim, au tout début de la route du vin, qui possède 12 ha de vergers et 10h de vignes, fournissant la plupart des fruits et marcs (matières sèches du raisin) qu’il distille lui-même avec soin d’orfèvre. Relayé par sa femme Michèle et sa fille Elodie en boutique, il ne se contente pas de faire goûter son épatant marc de gewurz, mais aussi toutes ses eaux de vie à croquer.
On vient, dans sa cave modernisée, où trônent trois beaux alambics en cuivre à colonnes, goûter son odorante poire Williams qui rappelle le grain du fruit, sa mirabelle d’Alsace longue en bouche, son kirsch délicat, sa quetsche rustique, sa rare prunelle, son fin sureau, tous de qualité, comme son alisier, son coing, son églantine, son sorbier des oiseaux ou sa myrtille. Même si le clou de sa production reste évidemment ce marc de gewurztraminer, issu de ses vignes et d’un cépage réputé en Alsace pour ses arômes de rose et d’épices qui donne ici des parfums secondaires de girofle et de cannelle. Cette quintessence du fruit liée à la délicatesse du raisin enivrant livre ici de l’or blanc en flacon.