Mollard
« Paris 8e : un centenaire qui se porte bien »
Elle vient de souffler ses 150 bougies, a reçu le diplôme d’honneur de la Commission Malraux pour l’Europe de la Culture, s’est refait une beauté avec une neuve verrière centrale exécutée à l’identique de celle d’origine, au centre de la salle, par l’architecte Philippe André. Témoin de l’avènement du chemin de fer et de la naissance de la Gare Saint-Lazare, la Brasserie Mollard, qui n’était au départ qu’un simple «bougnat » n’a cessé de se réinventer en préservant le décor fait de fresques Modern Style et de grands miroirs signés d’Edouard Niermans – à qui l’on doit aussi bien Angelina rue de Rivoli que le mythique Negresco à Nice.
Elle demeure l’une des toutes dernières brasseries à ne pas faire partie d’un groupe. Elle n’a connu depuis ses débuts que deux familles : les Mollard, qui lui donnèrent son nom, et les Gauthier. Aujourd’hui, c’est le petit-neveu et petit-fils des frères Gauthier, Stéphane Malchow qui perpétue la tradition. Le meilleur des fruits de mer, des poissons entiers ou cuisinés comme la lotte à l’armoricaine, et des plats signature à l’image de la bouillabaisse, des rognons de veau flambés au cognac ou de l’omelette norvégienne demeurent au programme.
On vient là pour les huîtres, en folie, les belons, les claires, les crevettes roses, la soupe de poissons, la daurade sauce bisque, le bar aux champignons, le jarret de porc à la choucroute, la toujours belle omelette norvégienne, toujours flambée, au Grand Marnier, dite ici « surprise », le service à l’ancienne, qui a des attentions pour chacun, le blanc fumé de Pouilly-sur-Loire, frais comme l’onde, de la famille Pénard. Bref, pour une manière d’être qui est à la fois d’aujourd’hui et de toujours. Le temps ne passe pas chez Mollard.