Adieu, cher Paul
Cher Paul Bocuse, tu nous en as tellement fait voir, des vertes, des pas mûres, des belles, des gourmandes, d’autres encore, bref des histoires. Tu étais une Histoire à toi tout seul, mieux: tu incarnais la cuisine française. Pas seulement avec tes plats, la soupe aux truffes VGE, le rouget en écailles de pommes de terre, le loup en croûte, la volaille de Bresse en vessie. Mais avec tes mots, ta verve, ta gestuelle. Tu savais hypnotiser une volaille (de Bressse) et clore le bec des journalistes (« ils sont comme les eunuques, ils savent, mais ils ne peuvent pas« , disais tu, citant David Oïstrakh). Mais de toi, on tolérait tout. Tes humeurs, bonnes et mauvaises, tes foucades, ton impétuosité. Tu étais notre De Gaulle, notre Churchill, notre Jeanne d’Arc, notre vaillant combattant, notre Lancelot du Lac et notre Robin des Bois. Bref, notre héros et notre héraut. Tu savais parler de la cuisine comme personne, tu avais fait sortir les cuisiniers de leurs fourneaux. Tu défendais une version de la cuisine à la fois simple, morale, vertueuse, généreuse et partageuse, tu voulais des plats « qui tachent les doigts » et « laissent de la mémoire« . Ce faisant, tu te moquais de la nouvelle cuisine (« rien dans l’assiette, tout dans l’addition« ). Avec toi, s’en va une part de nous même. Tu étais notre père, notre oncle, notre cousin, notre grand frère, notre ami. Un repas chez toi, avec toi, était une fête. Nous ne t’oublierons pas. Regrets éternels.
Monsieur bocuse était et restera pour moi un grand homme ce qui me désolé c est ce qu est devenu la cuisine française
Les nouveaux chefs ne défendent pas les produits que nos agriculteurs produisent c est plus vendeur de vendre du bœuf de Kobe que de la Limousine de la Charolaise de l aubrac de la salers et j en passe
Sans parler des légumes lui au moins défendais les produits français et les recettes de notre pays
Je suis professeur de cuisine et suis fier de ce que cet homme nous a laissé en héritage
Je suis petit fils d un tisseur à bras croix roussien élevé au gâteau de foie et à la quenelle et quand je vois tout ces nouveaux chefs qui n ont pas un soupçon d humilité je me dis que monsieur Bocuse était vraiment le pape sinon le dieu de la cuisine française
Heureusement que quelques uns ont encore dans les veines le goûts des produits de notre pays ( monsieur Bras par exemple ou monsieur Tetedoie)
Alors messieurs les chefs étoiles par respect pour lui et pour lui rendre le meilleur des hommages revenez à notre cuisine avec des vraies cuissons poêlées (pas à la poêle) des ragoûts et de jolis braises des légumes de nos agriculteurs du gibiers pour les fêtes des vrais déserts et surtout pas d arôme de synthèse dans les plats
Un soir après avoir accompagné un ancien ministre et maire de Lyon, il s’arrêta à notre table, s’assit avec nous, et parce que nous étions jeune, nous offrit une coupe de champagne et discuta un moment avec nous;
Un grand moment d’émotion et de simplicité;
Merveilleux pour nous;
Adieu et merci;
Oui, l’hommage est beau, sacrifiant sans doute au plaisir du verbe; cependant, on est un peu interloqué par la citation attribuée par Bocuse à David Oistrakh qui, outre l’exceptionnel talent, parlait principalement la langue russe. Pire Pudlowski l’accrédite sans autre forme de procès oubliant l’existence de Sacha Guitry qui en est l’authentique auteur: « ils sont comme les eunuques, ils savent, mais ils ne peuvent pas »
Cher Gilles,
Merci pour ce tableau émouvant et tout en contraste de Paul Bocuse
Amicalement
Monsieur Paul aura marqué comme personne la gastronomie Française ! Un monument s’en va ! Sa grande générosité n’était pas feinte !
Gilles,
Ton portrait de Bocuse est juste.
C’etai aussi un grand charmeur et un grand farceur on peut écrire un gros volume sur son côté taquin…