Une jeune fille au bois dormant d’Anne-Sophie Monglon

Article du 2 septembre 2017

La jeune fille, c’est elle. Le bois dormant ? L’entreprise qu’elle réintègre après un congé maternité. Bérénice est chargée de documentation dans une vaste entreprise de documentation. Son poste a-t-il été piraté ou carotté durant son absence ? Elle sent les griffes de l’entreprise se refermer sur elle. Mais elle accepte sa situation, même si Matthieu, son mari, ou Clara, son amie, la pousse à se remuer, sinon se révolter. Elle va apprendre à travailler sa voix, en cherchant sa voie, au gré d’un séminaire où un formateur musicien, le doux Guillaume, va l’aider à sortir d’elle-même. Premier roman, bref, dense, rapide, bien bâti, ce récit à la seconde personne – comme si l’héroïne se muait en narrateur, s’admonestait elle-même, s’obligeait à ruer dans les brancards et à demeure tapie dans les lisières – ne se contente pas de raconter la vie en entreprise. Il donne une certaine idée, moderne, critique, salvatrice ou presque, de la société d’aujourd’hui. Un roman riche en saines vertus – comme notre héroïne va peu à peu se libérer, alors que son enfant, le petit Pierre grandit et ouvre les différents chapitres par ses diverses voies d’ouverture au monde -, qui donne à voir, à vivre, à réfléchir, à ressentir. Pas si mal pour une première oeuvre.

Une fille au bois dormant d’Anne-Sophie Monglon (Mercure de France, 183 pages, 17 €).

A propos de cet article

Publié le 2 septembre 2017 par

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Donnez-nous votre avis !