Quattro
« Tel Aviv : Quattro, l’Italie selon Aviv »
Aviv Moshé de Messa, vous connaissez ? Celui qui est sans doute l’un des (jeunes) pionniers de la scène gourmande et créative actuelle de Tel Aviv a créé, avec ses trois partenaires financiers Arabov, Ashkenazi, Hamel, un lieu vaste, bruyant, un brin déjanté et un peu froid, quoique très « carré » dans le genre dingo, avec grand comptoir, tables non nappées, véranda. Il a mis là en place une équipe nombreuse de trente personnes en cuisine gérée par son ex-adjoint, devenu chef ici même, Oren Ben Eliyahu. On sert là aisément deux cents couverts et l’on comprend vite que tout tient de la scène, de la prouesse et du show.
Le service est vif, prompt, souriant. Les serviettes sont en papier (évidemment, un mauvais point), la carte des vins a de la ressource, avec ses flacons israéliens de qualité pas forcément onéreux. La cuvée blanc chardonnay/sauvignon de Tsora ou la syrah H’arel de Clos de Gat sont des crus séducteurs qui jouent les épousailles de charme avec le tartare de poisson aux spaghetti de mozzarella, gaspacho de tomate, persil craquant, la bruschetta de tomate et burrata, l’amusant carpaccio de bÅ“uf et son sorbet moutarde présenté sur un papier reprenant l’enseigne maison façon sigle ou le thon mit-cuit avec sa roquette.
On se laisse vite séduire par les gnocchi aux fruits de mer, les linguine a l’encre, ail noir, calamars et saint-jacques, la pomme de terre, volaille et jus de truffe, le loup et sa roquette. Cela vogue un peu en tout sens, évoque une Italie gourmande entre le beau produit magnifié et la prise de tête par sa mise en scène un brin foldingue. La belle surprise maison: des desserts de haute volée, dont le « Passionnément rouge », avec croûte d’amande, crème mascarpone, chocolat blanc, fraises et meringue, l' »Amour de dessert », avec crème passion, mousse de chocolat blanc, crème fraîche et glace crème aigre, sans omettre le tiramisu réinventé avec chocolat croquant ou la crème citron et glace donnent une belle idée.
Bref, voilà un lieu ludique gourmand qui en apprend beaucoup sur le Tel Aviv qui sort, mange et se montre aujourd’hui.