Un livre de voyages: le pluriel est important. Ce bel album conte en textes et en images (et celles-ci et ceux-là sont bien de l’auteur), les pérégrinations d’Eric Guérin. Le chef-poète de la Mare aux Oiseaux à Saint-Joachim a suivi le trajet de ses hérons, échassiers, grues couronnées et autres volatiles migrateurs, de l’île de Fédrun, chez lui en Brière, jusqu’au Mali, au Sénégal, au Brésil, en Inde, en Italie, à Mykonos, à New-York, en Birmanie, au Japon, au Cambodge, au Maroc, au Laos. Il note (une belle histoire de nuit éclatée et électrique à NY, un incroyable show gourmand à Tokyo), raconte, explique, s’épanche, mais à peine. Se livre avec pudeur, fraîcheur, tendresse. En parallèle, ses recettes qui font la liaison d’ici et de là, comme cette terrine de foie gras mariée avec une salade grecque, ce sandre de Loire au lard de Colonnata, ce fondant de poulet aux saveurs d’ailleurs et jus de couscous ou encore ce baba au gin. Ce beau livre est comme une invitation initiatique à mille voyages gourmands, visuels, sensibles, passionnés.

Migrations: voyages, émotions, cuisine, d’Eric Guérin, avec Matthieu Cellard (photos de la Mare aux Oiseaux), Sophie Brissaud (recettes) (Editions de la Martinière, 256 pages, 32 €).