David Bowie is à la Philharmonie de Paris
« David Bowie est éternel »
En hommage à David Bowie, dont on vient d’apprendre la mort paisible, entouré de sa famille ce matin, après dix huit mois de lutte contre un cancer, nous republions, l’article publié l’an passé à l’occasion de son exposition parisienne. RIP. Les mythes ne meurent jamais.
Ce fut l’événement culturel il y a deux ans à Londres. C’est désormais celui de Paris en cette fin d’hiver à la Philharmonie et jusqu’avant l’été. « David Bowie is » retrace les 50 ans de carrière d’une star iconique, qui épousa toutes les modes, les créa, les récusa, dans son environnement et son époque. « Le futur auquel croit David Bowie n’arrivera sans doute jamais« , indique l’un des panneaux phares, comme un aphorisme arraché à l’époque, de l’exposition-fleuve qui lui est consacrée aujourd’hui, après celle du Victoria & Albert Museum et un périple planétaire, de Chicago à Berlin, en passant par Toronto et Sao Paulo.
La fin du voyage de « David Bowie is« : les Pays-Bas, puis l’Australie. Manière de démontrer que la star-caméléon passionne les foules, mixte les cultures. Cette exposition plurielle dit tout de son itinéraire chaotique, ses influences (Oscar Wilde, Marlène Dietrich, Andy Warhol, Vasarely, Kubrick et d’autres), son oeuvre, ses masques, ses visages, ses coiffures, ses déhanchements, sa scène en mouvement, sa musique en éclats tourbillonnesques. Panneaux, objets, vidéos, costumes, instruments de musique, photos se livrent à un public curieux, fasciné par les transformations successives de ce créateur androgyne, maître autant de sa musique que de ses mutations. « Je suis, disait Arthur Cravan, le bébé d’une époque ». Artiste éponge, Bowie a su admirablement refléter les évolutions, modes ou fascinations de son temps.