La Cuisine au Royal Monceau
« Retour à la Cuisine (Paris 8e) »
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La Cuisine © GP
Je vous en ai parlé, alors que ce n’était pas ouvert officiellement. J’y suis retourné, pour voir, pour vous, et vous dire que tout était enfin au point, que le lieu valait le déplacement pour trois raisons:
1/ le décor starckien, avec ses bouteilles en mur du fond, sa haute table d’hôte théâtrale, ses fauteuils en cuir ultra confortables, ses tables bien mises et bien espacées, ses cadres amusants et instructifs, son plafond artistique et décoratif, bref dans ce qui ressemble non seulement à un restaurant, mais à un lieu.
Jonathan Bauer-Monneret, le sommelier © GP
2/le service plus que parfait mené de main de maître (s) par une kyrielle de jeunes gens au fait de leur sujet, avec un coup de chapeau au jeune sommelier Jonathan Bauer-Monneret qui vous déniche, avec des mines de conspirateur sérieux et jésuitique, un riesling Agapé en magnum, mais au verre, de chez Vincent Sipp à Riquewihr ou une demoiselle de Montrose en 2006, comme on dévoile un trésor
La salade d'endives craquantes © GP
3/enfin la cuisine dans son registre mi-brasserie moderne, mi-gastro sérieux du parfait et discret Laurent André. Le hareng fumé et mariné à l’huile d’olive avec ses pommes Charlotte, la salade d’endives craquantes aux noix et miel de châtaigne, le filet de boeuf Angus grillé sur l’os (ah cette tendreté parfaite, cette suavité d’une viande rassise au mieux de sa forme et de son âge!), le carré d’agneau de Lozère rôti bien rose avec ses légumes liés au beurre persillé sont au petit point.
Le carré d'agneau de Lozère © GP
Je mets un bémol pour les desserts, tous superbes, signés Pierre Hermé, mais qui me donnent le sentiment que derrière l’apparent « sur-mesure » se cache un brin de « prêt à l’avance », avec une série de mille feuille (seize en tout me semble-t-il) avec une admirable crème au chocolat ou encore mascarpone, citron, fraises des bois) et dont la pâte craquante ne me paraît pas l’être assez. Un peu dur le mille-feuille? Oui, sans doute. Guy Savoy me disait un jour qu’il fallait « entendre craquer le mille-feuille » pour en avoir un réussi… Et là, on n’y est pas tout à fait.
Les mille-feuille © GP
En tout cas, « la Cuisine » est vraiment « le » lieu de Paris où il faut être être!
Il faut y ajouter un gentil choix de thés, ce qui n’est pas si fréquent à Paris… Belles photos, en tout cas, mister Pudlo !