Le Rouquet
« Paris 7e: le Rouquet, au bon chic parisien »
Feu vert sur la terrasse © GP
Il ne fait guère parler de lui ce café parisien, sis en angle sur le boulevard St Germain et la rue des St Pères. Il a su garder son style années 1950 et vaut pour son cadre en zinc et formica, avec ses néons bleus, jouant, entre chien et loup, une lumière de couvre-feu, comme pour son ambiance littéraire (Fayard et Grasset sont à deux pas). Jadis, Jacques Brenner y recevait les jeunes écrivains impertinents et un brin hussards, qui, depuis trois décennies, ont eu le temps de grandir – n’est-ce pas Patrick Besson, n’est-ce pas Eric Neuhoff, qui sont des indigènes du quartier raffolant toujours du lieu. La jeune génération des Barrier a pris le relais aux commandes, de Marcel le père à Patrick le fils, tandis que Maman Yvonne veille toujours le service avec componction. On grignote, en terrasse, filets de maquereau, entrecôte frites, salade, tarte aux fruits maison, mousse au chocolat. Il y a une salle discrète pour recevoir des groupes. De quoi refaire le monde entre amis en laissant le temps filer.
Terrasse vue de la rue des St Pères © GP
Le Rouquet est situé boulevard Saint-Germain, non loin de Saint-Germain des Prés et, donc, du Flore et des Deux-Magots.
Le problème est qu’il pratique des prix dignes du Flore ou des Deux-Magots… sans avoir les moyens objectifs de se comparer à eux.
J’ai payé 13 € un demi pression panaché (moitié bière Edelweiss, moitié limonade), ce qui est prohibitif.
Il faut rappeler que Le Rouquet n’a pas de vue sur l’église de Saint-Germain des Prés comme les Deux-Magots, n’a pas non plus son standing ni celui du Flore…
Ici, au Rouquet, vous n’avez pas des serveurs stylés en habit et gilet noirs, chemise et immense tablier blancs.
Vous êtes accueilli par un responsable en blue jean sans aucune prestance, qui encaisse votre argent sans vergogne et vous regarde d’un air goguenard.
Quant au décor vieillot du Rouquet, il pouvait naguère faire encore illusion.
Ce débit de boissons pouvait apparaître comme une sorte de bistro hors du temps, à la manière d’un film qui se serait appelé « Amélie Poulain à Saint-Germain des Prés ».
Mais cela ne trompe plus personne, en dehors de quelques touristes étrangers.
Dès lors, le client avisé est invité faire quelques mètres de plus et à découvrir Le Boudoir, à l’angle du boulevard Saint-Germain et de la rue Saint-Guillaume.
Ou bien, quitte à payer le même prix, aller justement au Flore ou aux Deux-Magots !