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Septime

« La vérité sur Septime (Paris 11e) »

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Article du 5 mai 2011

Bertrand Grébaut au boulot © GP

C’est, évidemment le spot du moment. Ouvert depuis une semaine ou moins. Véhiculé par un bouche à oreille incroyable, orchestré par le fautif en chef Bruno Verjus, gars adorable dans ses enthousiasmes, qui nous avait déjà fait le coup avec Saturne. Et s’est montré capable de vanter le chef, sa cuisine, sa déco, son service et l’ambiance plusieurs semaines avant l’ouverture. Mais Bruno a la ferveur innée et sa bonne foi, sa générosité, sa sincérité, comme son bel appétit sont proverbiaux. Il y a tant de grincheux qui n’aiment rien et qui ne se privent pas de livrer leur verve bilieuse en longues tirades qu’un gourmet témoin, blogueur de talent et de référence, de surcroît, qui vous prend par la main pour vous faire partager ses émois ne peut laisser indifférent.

Bonite, choux fleur, olives © GP

Le seul inconvénient de la chose est que Bruno nous fait le coup souvent et qu’on se trouve dans la position du juge-arbitre d’un concours de saut à la perche: on met la barre plus haut pour déterminer nos points de repère, réévaluer notre système d’évaluation. Donc Septime: grande table, bonne table, table sympathique..? D’abord une belle pioche, avec son cadre relaxe, reposant, brut de brut, un brin campagnard et buissonnier, ses tables boisées – comme la belle et grosse table d’hôte d’entrée, réservée… aux non réservés-, ses luminaires métalliques industriels, son jardin au dehors. Et puis sa carte sincère, ses beaux produits, son imbattable menu du midi.

Aperges blanches, gribiche, huîtres © GP

Il faudra sans doute revenir le soir. Mais aujourd’hui, au déjeuner, pour 26 €, avec une entrée, un plat, un dessert, un verre de vin tiré d’une des dames-jeannes de la maison (une jolie syrah friande de Montbrison,), c’était, incontestablement, la belle affaire du moment. De la malice plus que du génie, de la bonne volonté, de l’aisance, de la fraîcheur et de la légèreté, davantage que de l’éclat. Mais je pinaille. Allons donc, la bonite, avec choux fleur et olives, était un peu brut de décoffrage: bon poisson (qu’on nomme aussi listao, différent du thon rouge à protéger), moelleux, certes, mais un peu bourru dans sa présentation crue, non marinée, manquant un brin d’assaisonnement avec son choux fleur sentant un peu fort.

Truite de Banka, lentilles, coriandre © GP

Du mieux et même du beaucoup plus plaisant avec les asperges blanches pourvues d’un jolie sauce gribiche et d’huîtres présentées façon condiment. Ensuite, la truite de Banka dans les Aldudes, fort peu cuite, donc servie bien rouge, avec lentilles (al dente, presque craquantes, bref exquisement natures) et coriandre, plus des champignons de Paris finement émincés. Enfin le joli poulet jaune des Landes, sa peau craquante, sa chair dodue, son oignon doux, ses petites « pommes de mer », exquisement beurrées, servies avec la peau.

Poulet jaune, oignon doux, pommes de mer © GP

On sait que Bertrand Grébaut, qui a « fait » Robuchon et Passard, avant d’être chef à l’Agapé, a du métier. Il le montre, en travaillant en cuisine ouverte. En issue, sa malicieuse tarte dite « p’tit Suisse » vanille et citron, en fait du fromage blanc vanillé sur une pâte sablée/sucrée craquante est exquise. L’addition est également douce, surtout le midi. L’atmosphère est comme le temps: au beau. Le service, mené par Théo, un jeune ancien du groupe de Julien Cohen, ayant travaillé chez Pizza Chic et au Grazie, qui est associé à Bertrand, possède de l’allant et de la ferveur. Bref, on a aimé. Mais pour adorer, comme le copain Bruno, attendons un peu.

Tarte p'tit suisse, vanille, citron © GP

Septime

80, rue de Charonne
Paris 11e
Tél. 01 43 67 38 29
Menus : 21 (formule déj.), 26 (déj. verre de vin ou eau c.), 55 (dîn) €
Fermeture hebdo. : Samedi, dimanche
Métro(s) proche(s) : Charonne

A propos de cet article

Publié le 5 mai 2011 par

Septime” : 20 avis

  • Une très belle adresse, sans chichi, juste dans le produit avec un service très gentil ce qui ne gâche rien

  • Taton Jennifer

    Extra! Déco top, serveurs super sympas et pas guindés pour un sou: ça fait du bien. Le menu carte blanche permet de goûter des plats que nous n’aurions pas choisi naturellement et c’est donc une expérience culinaire éducative très surprenante et agréable (non je n’aurai pas forcément commandé du choux ou de la moelle et pourtant qu’est-ce que c’est bon!). Courrez-y!

  • Levy Bruno

    Surfait et snob le soir
    Carte blanche chère , entrées indigentes ( deux crevettes mini et un bouillon de foin abominable avec un extrait de foie gras
    Plats viande et poisson bons
    Dessert quelquonque
    Heureusement service sympa
    Vins corrects

  • Gérard Poirot

    J’ai effectivement été invité (mais pas par mon copain Laurent) au déjeuner de presse initial d’Agapé Substance, bonne occasion de rencontres et de picorages avec de sympathiques chroniqueurs et chroniqueuses… sans rapport avec deux fabuleux déjeuners servis depuis par David Toutain et Laurent Lapaire. J’y retourne prochainement. Hors pair : sans pareil pour l’assiette, les vins et le service. Vaut largement les trois étoiles de l’Astrance, en moins cher !

  • Gérard Poirot

    Il y a plus d’un âne qui s’appelle Martin : le dernier commentaire du 12 octobre signé ‘poirot’ n’a pas été rédigé par ma pomme (Gérard Poirot). Mon commentaire sur Septime le 5 mai après un déjeuner à proximité de l’autre GP et d’AN (en ligne sur Facebook) pour dire, tout le contraire d’un dénigrement, que j’avais apprécié les vins et les glaces. J’y ai fait ensuite un merveilleux déjeuner (j’ai conservé l’hameçon du poisson offert par Bertrand Grébaut), dûment payé. Le menu du déjeuner est une des bonnes affaires du quartier. Depuis un déjeuner initial à Quai Quai, avant de multiples festins à l’Agapé, je garde le meilleur souvenir des prouesses du chef et j’ai hâte d’y retourner !

  • JeanDo

    Gégé Poirot préfère être invité chez Agapé Substance (déjeuner de Presse du 28 juin auquel il a participé en copain invité) plutôt que de devoir payer chez Septime.
    ET venir ici pour dénigrer l’ancien chez de chez Agapé (où il a gagné une étoile Michelin) qui est un concurrent sérieux pour son ancien patron, qui est un copain de Poirot.
    Ce Poirot est suspect !

  • Poirot

    La vérité sur Septime : (et pas celle de Mr Gilles qui vient en « copain »)
    – cuisine raffinée et originale
    – un service désorganisé, des serveurs sans mémoire (premier restaurant où l’on peut mourir de soif)
    – on ne vous propose pas une table en salle (bruyante), soi-disant réservée, mais je ne la verrai pas occupée
    – la carafe d’eau à 4,50€ (75cl) mais attention, elle est faite sur place ! Ah l’écologie à bon dos.
    Je vous passe sur la surfacturation (eh oui, j’ai quand même payé deux carafes d’eau).
    En conclusion : moi j’y retourne pas.

  • François

    Un soir de juin avec mes enfants et des amis pour mon anniversaire, à gauche en entrant sur la grande table …
    Un grand bonheur pour tous petits et grands; les papilles en salivent encore.

  • Il y en a tout plein sur ce blog: Pottoka, le Cornichon, le Jeu de Quilles, le Pantruche, l’Agapé Substance, Akrame, Neva, Kei et j’en oublie. Il suffit de nous lire! Merci de le faire…

  • Poul

    Bonjour!

    Je suis allée chez Septime cet été, j’ai trouvé ça… magique.
    J’aimerais à présent découvrir un autre restaurant « équivalent » pour le rapport qualité/prix, avec une idée similaire de carte blanche…

    Merci par avance !

  • même coup de cœur pour Septime testé au déjeuner il y a moins d’une semaine.
    La cuisine est maintenant aboutie, évidente, précise et harmonieuse. c’est un véritable plaisir pour les papilles et pour les yeux. Il y a une bonne liaison entre la salle et la cuisine; Théophile Pourriat, par sa gentillesse et sa passion y est vraiment pour quelque chose !
    On ne peut que recommander d’y aller car avec un menu 3 plats , verre de vin compris à 26 euros, d’une telle qualité à Paris, cela reste exceptionnel!
    http://myfoodbox.blogspot.com/2011/06/septime-atteindre-le-septieme-ciel.html

  • Boutigny

    Beaucoup de bien, mais très bruyant – beaucoup trop bruyant. Et ça gâche le plaisir de la bouche et du service si gentil et délicat. Bon sang : des systèmes existent pour absorber le bruit !

  • Voilà qui conforte mon point de vue sur Septime et GB qui sait ne pas être « confit dans ses tristes certitudes »…. Je pense qu’il faut y retourner pour confirmer mais notre métier sait aussi reconnaître les instantanément bons, qui ne feront que s’améliorer. Pour ma part, ce fut un vrai coup de coeur! Et d’avis d’aller y repointer ma fourchette, de nuit.
    http://www.sofoodsogood.com/?p=9408

  • Vous avez parfaitement raison! Quant à Sophie Cornibert, c’est précisément la blogueuse chaleureuse – et talentueuse – de Fulgurances. Nous allons tous revenir bien vite chez Septime!

  • catherine

    Je consulte votre blog après quelques balades sur le web et un très joli moment passé à la lecture de Fulgurances. Quel plaisir de me trouver juste après son commentaire ! Je ne sais pas qui est Sophie mais « j’aime l’idée » moi aussi de ces variations autour d’un menu, variations portées par les sentiments, l’arrivée d’un produit du matin, la trouvaille qui prend forme et cette cuisine qui veut faire plaisir, ce lieu qui accueille !
    Et puis, si l’on ajoute à la fraîcheur apportée par cette jeune équipe talentueuse et volontaire la douceur de l’addition, j’ai envie de vous dire, vous dont c’est le métier, prenez soin de ces jeunes créateurs d’entreprise ayant le courage de créer 5/6 emplois pour faire vivre avec autant de créativité la cuisine !

  • Merci de votre commentaire, chère Sophie, qui me donne encore plus l’envie de revenir…

  • Je lis avec attention votre article et suis frappée par sa sincérité. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé Septime, que j’ai découvert mardi. Cela m’amuse de percevoir que le menu que vous avez eu est dans le même esprit que le mien, tout en étant pourtant si différent…
    J’aime l’idée d’une cuisine qui, même si elle ne change pas son menu tous les jours, évolue au grès des envies, des produits, des intuitions, des brusques certitudes… j’aime l’idée qu’une fois encore, la cuisine ne soit pas figée…
    En y revenant, vous allez sans aucun doute adorer…
    http://fulgurances.com/blog/2011/05/septime-vivez-le-entier/

  • Feuilly

    La vérité oblige à dire que le refrain « je suis le premier à… » est assez courant. Bruno Verjus ne faillit pas à ce petit jeu, stupide, qui agite la bulle médiatique. Plutôt que de nous parler des restaurants qui n’ont pas encore d’existence, il ferait mieux de découvrir ceux qui le sont depuis plusieurs mois. Ainsi, franchirait-il peut-être le boulevard des Maréchaux pour aller dans le redoutable 93 ! Oh pas bien loin, puisqu’il s’agit du Marché aux Puces où « Les Terrasses de Cayenne » ont ouvert au début du mois de décembre 2010. J’y vis récemment Bertrand Auboyneau lui-même avec Gwenaelle Cadoret (Bistrot Paul-Bert et Ecailler du Bistrot), Francis Pudlowski – ton frère – et quelques autres têtes connues. Au programme, des choses sans doute pas plus excitantes que celles vantées voilà quelques jours par l’ami Gilles pour « Le Petit Trianon » (18e) – il y était le premier – comme le fromage de tête de Laborie à Parlan dans le Cantal, le boudin de Christian Parra, une côte de boeuf simmenthal (1 kilo de bonheur !), une mozzarella di bufala et un comté de la Ferme Petite de 24 mois en direct de la Ferme Saint-Hubert des Voy (9e) et, parmi une trentaine d’autres, le même vin que celui choisi par Gilles au Petit Trianon, le vin de pays du Mont-Caume de Réjane à Bandol, mais à 13,50 € le litre et non à 10 € les 50 cl !!! A bon entendeur, salut. Commentaire également posté chez Bruno Verjus.

  • JeanDo

    Tiens, Gégé est de sortie !
    Il a obtenu une remise de peine ?

  • gerardpoirot

    J’y reviens ce soir pour finir le Pinot blanc de Patrick Meyer (les vins sont un atout de la maison, mais vous expédiez la question en quelques mots…). Après votre départ, j’ai eu droit à trois quenelles de glace (menthe poivrée et mélisse) sublimes : en fermant les yeux, on se croyait à l’Arpège…
    Non content de repasser après Tosca, je remettrai le couvert chez Septime demain au déjeuner, avant de filer vers l’Alsace.

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Donnez-nous votre avis !

Septime