Jarrasse
« Neuilly-sur-Seine : bol d’iode chez Jarrasse »
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Cette demeure marine, qui règne sur le coin business de Neuilly, on la connaît de longue main. Michel Rostang, qui l’a rachetée il y a six ans, lui a conservé son air d’institution bourgeoise, même si le cadre joue d’une salle l’autre, entre le rez de chaussée et le premier étage, la cabane d’ostréiculteur, le clin d’œil à Deauville ou à la Nouvelle Angleterre.
Le service virevolte sous la houlette de Joseph Pinsault, qui fut autrefois à la voisine Boutarde et fait partie de la maison Rostang depuis un quart de siècle. Le public, venu des bureaux voisins est gourmand, même s’il aime manger vite au déjeuner. Les formules sont bien vues, le choix de crustacés, d’huîtres et coquillages vaste et constamment renouvelé. Et le choix de vins est malicieux.
Bref, pas question de s’ennuyer ici même, entre la mini soupe d’étrilles proposée en amuse-gueule, les jolies huîtres de Bretagne, de Bouzigues, ou d’Irlande, le tourteau décortiqué avec sa mousseline de carotte à l’huile d’argan et sa bavaroise de fenouil, le turbot à la dieppoise avec moules, crevettes et son fin riz basmati légèrement grillé ou encore le filet de rouget grondin avec ses gnocchis de pommes de terre et ses légumes de saison.
On boit là dessus le frais chablis de Louis Michel servi au verre et on achève sur les douceurs d’apparence classiques, quoique finement revues au goût du jour: millefeuille craquant pour deux, minis pomme et poire façon Tatin et Belle Hélène ou encore jolis « écrins » chocolat noisette. Sous ce registre fin, technique, solidement tenu, le jeune Samir Balia, nouveau venu dans la demeure, fait montre de grand talent. Voilà une maison sûre.