Le Perron

Vu du premier étage © GP

Pour le premier repas du premier jour ouvrable de l’année à Paris, j’ai choisi, pour vous, pour moi, pour nous, un lieu simple et doux, feutré, cosy. Bref: parfait pour se cacher. Le tout-Grasset (comme la belle Elodie Deglaire qui a sa table au premier) et sa périphérie (Fayard) y ont leurs habitudes et ont pensé laisser au passage quelques livres dans les rayons. Les écrivains et profs du quartier sont aussi au rendez-vous. Aux commandes: Roberto Cadoni, sarde bon teint, qui mène son petit monde parisien à la baguette, mais avec une gentillesse non feinte.

Salade d’artichaut © GP

On y vient pour une table en recoin à l’étage, un buffet d’antipasti bien honnête, la salade d’artichauts aux lamelles de poutargue sarde (comme Roberto), le registre de pâtes bien tenu, entre spaghetti aux palourdes, trofie à la genovese (donc au pesto) ou encore petites pâtes rondes sardes dites fregule qui composent, avec langoustines, artichauts, fenouil, palourdes, jus tomaté et corsé, une sorte de jolie paella transalpine, savoureuse, insolite et modeste.

Assiette d’antipasti © GP

C’est roboratif et rassurant, parfumé et exotique sans excès, gourmand avec sagesse. Bref, cela plaît à tous, sans chichi d’aucune sorte. On ajoute un verre de dolcetto d’Alba qui coule en bouche comme du velours et un semi-freddo aux amandes d’une légèreté sans faille Pas d’éclat, non, mais juste quelques bribes de bonheur et surtout de chaleur dans une capitale froide, encore enfermée dans ses frimas.

Fregule sardes © GP