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Montpellier et la Fréchomania

Article du 26 octobre 2010

Place de la Comédie, le 26/10/10 © GP

Le hasard de mes reportages veut que j’arrive à Montpellier le surlendemain de la mort de Georges Frèche. Je sais que les hommes célèbres sont toujours, selon l’adage, « plus grands morts que vivants ». Mais là où le bât blesse, c’est quand tous les couteaux sont rentrés, toutes les querelles oubliées et que les bouches se cousent.

Georges Frèche © DR

La ville n’est pas pavoisée de drapeaux noirs, rassurez vous, et la place de la Comédie garde sa vivacité et sa gaîté. Mais ce matin, le titre du Midi Libre, sa une, son édition spéciale me font tiquer. « La fin d’un règne » et cet édito sur le thème « il était … »signé Philippe Palat, c’est un peu trop sans doute. Même si « Carnassier sans héritier. Féodal et puissant. Guerrier et cruel. Fédérateur et bâtisseur », tous ces qualificatifs lui vont bien.

Mais lorsqu’à la fin, je lis: « Il était entier. Définitivement. Solitairement. Il était tout. Sauf raciste », je tique franchement. Et me souviens, comme chacun, de ses diatribes contre le trop plein de « blacks en équipe de France », les harkis qualifiés « de sous hommes » ou encore de Laurent Fabius avec sa tronche « pas très catholique ». Je préfère quant à moi l’élégance d’un Fabius aux dérapages grossiers de Georges Frèche. M’en voudra-t-on de la rappeler? Même si ce Césarillon de l’Hérault qui, voulait redonner à sa région son nom antique de Septimanie,  rebâtit, avec Ricardo Bofill, sa capitale dans le goût néo-romain un brin grandiloquent, la rapprochant de la mer, à coup de quartiers neufs (Antigone, Odysséum), contribua aussi à la mise en valeur de ses beaux hôtels XVIIe et XVIIIe. La région, la ville lui doivent beaucoup. Mais est-ce pour cela qu’il faut tout oublier?

www.herault-tourisme.com

A propos de cet article

Publié le 26 octobre 2010 par

Montpellier et la Fréchomania” : 4 avis

  • L'ours

    Sans parler de la considération qu’il avait pour les catalans…et pour ses électeurs: http://www.youtube.com/watch?v=t55CC7U82nc

  • Laurence

    Je suis entièrement d’accord avec vous. Sous prétexte que Georges Frêche a fait beaucoup pour « sa » ville, tout lui serait permis. Je trouve moi aussi très inquiétants les commentaires dithyrambiques faits à son sujet. Georges Frêche était un homme très cultivé et connaissait parfaitement le poids des mots, ce qui le rend particulièrement inexcusable. De plus lorsqu’on est un personnage public il me semble important de savoir se maîtriser en toutes circonstances et de s’exprimer correctement.

  • Tout-à-fait d’accord, à chaque nécrologie, on préfère oublier quelques moments…

  • bel exemple de mégalomanie urbaine et politique!
    Votre analyse est tout fait juste à mon sens.

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