Le Likoké

Piet Huysentruyt © GP

C’est l’histoire d’un chef flamand, star de la télé de son pays, natif de Courtrai, dont le père fut propriétaire terrien et colon au Congo belge (surnommé « Likoké » du nom d’un poisson insaisissable), tombé amoureux de l’Ardèche. C’est celle de Piet Huysentruyt, qui s’est découvert de nouveaux paysages et une nouvelle joie de vivre, attirant ses compatriotes dans sa petite maison façon grotte sur deux étages aux Vans.

Asperges © GP

Une bonne blague belge? Il y a de ça. Sauf que Piet a du talent, fait son show en salle avec acuité, au rez de chaussée, tandis que sa jeune équipe s’agite en cuisine au premier, face au comptoir et aux banquettes où l’on peut prendre place en spectateur ébaubi. La valse des saveurs joue l’émotion, la surprise, le goût en liberté. Il y a l’hommage au père aventurier en Afrique avec un menu tout en clins d’œil, des prestations soignées, des plats esthétisants et savoureux, frisant le gadget, des vins naturels jouant l’escorte agile.

Sucette de foie gras © GP

Bref, embarquez vous ici pour un voyage et laissez vous faire. Il y aura le « champ d’asperges » avec truite fumée, pistache, cendres de poireau, la planche avec sucette de foie gras façon barbe à papa, tartine de steak tartare et truite saumonée, le fromage de chèvre frais, avec graines de tournesol, huile fermentée, les lentilles beluga avec mizuna (la roquette japonaise) et pommes granny, plus bouillon dashi (la bonite séchée), la calderade, plat portugais unissant cabillaud, vanille, oignon, tomate, pomme de terre, gelée de pied de cochon, le moambé, met congolais à base de poulet, avec épinards, huile de palme, piment, manioc, enfin le porc avec boudin noir, pomme, betterave, navet.

Lentilles beluga © GP

On achève sur une patate douce au piment jamaïcain et chocolat blanc, en se laissant bercer par la musique nostalgique de Piet qui joue en « one man chaud », écouteur à l’oreille, chef d’orchestre de sa propre symphonie douce, agitée, un brin folle, séductrice.

Calederade  © GP