Jiva Hill Resort
« Crozet: Jiva Hill, l’OVNI du pays de Gex »
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Un lieu insolite au coeur du pays de Gex, cette zone tampon, qui jadis fut zone franche, entre Suisse et Jura français. C’est là un bout du département de l’Ain avec sa verdure, ses sommets paisibles, les souvenirs de Voltaire à Ferney, le golf et les cures d’eau à Divonne. L’insolite de la contrée? Ce Jiva Hill Park Hotel, créé par un Suédois amoureux de l’Afrique, en lieu et place d’une ferme et à quelques pas d’une zone d’activités, avec ses 35 ha de belles terres.
Nous sommes là aux portes de Genève, juste derrière son aéroport. Il y a là une architecture épurée façon lodge, curieuse ici même, mais qui laisse place à l’extérieur: pierres, bois, baies vitrées avec vue sur les montagnes, chambres zen, salons clairs, toiles contemporaines. Le lieu abritant la table (le Shamwari) juste en face est dans le même ton. On ajoute un golf de neuf trous et la cuisine du jeune Emmanuel Ollivier, angevin, longuement passé en Angleterre, chez les Roux au Gavroche et chez Koffmann à la Tante Claire qui joue le classique avec talent.
Oeuf de poule cuit à 63° à la truffe de saison, avec émulsion sauce Nantua, beignets d’écrevisses du Léman, filet de féra fumée avec crème de wasabi et artichaut barigoule en vinaigrette de coriandre, turbot en écailles de pommes de terre avec cresson à l’échalote et jus réduit au safran, poulet de Bresse à la truffe noire d’été et vin jaune servi en deux temps, les suprêmes d’abord, bien moelleux, ses pommes d’une ferme voisine déclinée, puis la cuisse grillée avec une salade, ou encore la canette de la Dombes avec sa raviole de patate douce aux cuisses confites, puis oignons braisés au soja et grenadine, avec un jus réduit de grenade.
On ajoute une carte des vins d’une belle richesse (sur laquelle on puise un savagnin jurassien de Jacques Mareschal à Pupillin de 2009 et un morey saint denis du même millésime de Drouhin Laroze) que veille un jeune sommelier passionné. Enfin, de jolis desserts pleins de malice et de gourmandise, comme ce Pandora au chocolat et feuillantine cachant une glace réglisse et flanquée d’une sauce à la vanille de Madagascar.
Le domaine est administré par une vieille connaissance, Fabrice Mercier, qu’on connut longuement aux Crayères à Reims, mais aussi à Roquebrune-Cap-Martin au Vista Palace et fit ses classes non loin au château de Divonne. Autant dire que la demeure est gérée avec sérieux et rigueur. Et que cet OVNI de classe, où il fait bon se réveiller le matin face au spectacle des montagnes verdoyantes, semble avoir de bien beaux jours devant lui…