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Hôtel de la Plage

« Le paradis du bout des terres »

Article du 11 septembre 2010

La salle à manger © GP

Une pointe vers l’Océan, au loin l’Amérique, ici la plage, plus son hôtel de tradition, comme une pension de famille ayant fait sa mue, peu à peu, en Relais & Châteaux sage et bonhomme: nous sommes à l’Hôtel de la Plage de Sainte Anne la Palud. On vient là pour le pardon annuel à la chapelle voisine, oriflammes au vent, sentir l’iode, le goémon, le mouvement de la marée, le goût des embruns.

Belons de chez Cadoret © GP

La mer est là comme une offrande, la terre et ses levées comme une balise, les roches, proches, comme une frontière. Douarnenez, Locronon, Quimper, Morgat sont des communes de référence. Mais c’est là, déjà, un autre monde.

La découpe de la sole au guéridon

Me voilà ici pour le repos de l’âme, du coeur, du corps, de l’estomac aussi, et les bienfaits de l’esprit. La douceur des mets paisibles et sans heurt figurent ici au programme sans emphase. En liminaire: un  joli velouté de poisson corsé, qui fait un amuse-gueule sapide, avec sa raviole transparente de homard à l’huile de courge. Bel exercice de style, sans courbure, ni faux pli.

Velouté de poisson et ravioli de homard © GP

Ensuite? Il y a aura une assiette d’huîtres du Belon signées Cadoret, des langoustines poudrées d’amandes avec leur jus de carottes et gingembre, son crémeux de pomelos et carottes: voilà quelques unes des oeuvres signées du maestro maison Mickaël Renard, natif de Chinon, ancien de chez Loiseau à Saulieu, des Templiers aux Bézards, de la Chapelle St Martin près de Limoges ou du Château de Coudrée à fleur de Léman.

Belle sole de Douarnenez pour 2 © GP

Mais la belle sole meunière entière, avec sa découpe au guéridon qui sied à un met royal et sans heurt, qu’accompagne sa fine mousse de pommes de terre aux champignons, vaut à elle seule le voyage, le détour, la halte et la dégustation. On prend le temps de scruter les couleurs changeantes au loin et d’observer, au plus près, les mouvements lents de la mer.

Curnonsky par Emile Compard, 1955 © GP

La plage s’offre au regard. C’est là un lieu magique, avec sa collection de tableaux bretons et assimilés, les toiles de Mathurin Méheut, Yvonne Jean-Haffen, Emile Compard (qui croqua Maurice-Edmond Saillant alias le prince « Cur », en goguette dans les parages), ses chambres douces, ses fenêtres qui donnent sur le large, ses balcons à fleur d’eau.

Le petit déjeuner, avec crêpes et confitures, pain maison et beurre salé, viennoiseries douces et fruits compotés, est un bonheur du jour. J’allais oublier, tout à l’heure, de vous parler des desserts et surtout de celui-ci, royal: un soufflé au Grand Marnier, proposé pour deux, avec son sorbet à l’orange sanguine, sa gelée de limonade, façon Campari. Un plaisir d’enfance retrouvé!

Soufflé au Grand Marnier, sorbet à l'orange sanguine © GP

Il y a encore le rully de Faiveley à prix cadeau, frais, fruité, un brin poivré, les menus bien élevés, le jardin, la piscine, le ciel où les nuages jouent le boucle à boucle, puis ce ciel gris et bleuté qui n’est que d’ici. Un lieu hors norme? Bien sûr. Et l’approximation bretonne la plus voisine du paradis.

Hôtel de la Plage


29550 Sainte-Anne-la-Palud
Tél. 02 56 64 00 90
Chambres : 190-350 €
Menus : 52, 92 €
Carte : 80 €
Site: www.plage.com

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Publié le 11 septembre 2010 par

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