Gilles Pudlowski : une passion pour l’Alsace de A à Z

Article du 6 juin 2010
En 207 entrées, d’About (Edmond) à Zutzendorf, le chroniqueur gastronomique Gilles Pudlowski présente une vision exhaustive et subjective de la région dans son « Dictionnaire amoureux de l’Alsace ».
« Gilles, c’est le chantre de l’Alsace, il a fait connaître ses villages et ses vins ! » Colette Faller rend à Gilles Pudlowski l’hommage que lui-même lui rend dans son Dictionnaire amoureux de l’Alsace, où il la décrit comme la « grande dame du vignoble » de Kaysersberg.
Avec une vingtaine de vignerons, charcutiers, brasseurs, restaurateurs, tous cités dans le dernier livre du critique gastronomique, la propriétaire du Domaine Weinbach participait à la présentation du dictionnaire, lundi soir Chez Jenny, célèbre brasserie alsacienne de Paris. Étaient notamment présents le fromager Bernard Antony et le viticulteur de Barr André Lorentz, « copain de 25 ans de Gilles », ou encore les chefs du restaurant du Cygne, qui servaient des morilles farcies aux cèpes et arrosées de sauce au foie gras. « Ce sont tous mes acteurs de cinéma », s’exclame Gilles Pudlowski entre deux dédicaces. Mais il tient à préciser que son livre contient « plus de peintres que de cuisiniers » : en 207 entrées et près de 800 pages, le chroniqueur a tâché d’être le plus encyclopédique possible sur l’Alsace, tout en restant « partial et passionné ».
Mes acteurs de cinéma
Il défend par exemple vivement Marc Grodwohl « animateur-concepteur-fondateur » de l’Écomusée d’Ungersheim, « bouté hors de son domaine » : « La vérité oblige à dire qu’en Alsace, où la discrétion est une qualité affirmée et volontiers répétée, on n’aime guère les têtes qui dépassent, les créateurs impétueux qui détonnent — je pense à Fritz Schlumpf, spolié de son Musée de l’automobile. »
Lui-même collectionneur, Gilles Pudlowski fustige ailleurs la « politique du vide » du Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg : il regrette que son lieu de promenade strasbourgeoise préféré, « pour donner l’illusion d’un espace encore plus important », ne présente notamment que quelques œuvres des artistes du Groupe de Mai, comme Hubrecht ou Hueber, « alors que des dizaines de toiles essentielles dorment dans ses réserves »…
Un « travail militant »
Le dictionnaire n’oublie évidemment pas les symboles de la région — la tarte flambée ou la quetsche, dont Gilles Pudlowski dit de l’eau de vie qui en est tirée qu’elle est « comme l’Alsace, pas très raffinée, mais avec beaucoup de caractère ».
Les figures alsaciennes sont aussi au rendez-vous — Hansi, le capitaine Dreyfus, et les plus contemporains Tomi Ungerer, Huguette Dreikaus ou Adrien Zeller, « l’humaniste rhénan, qui aimait répéter à Jean-Marie Bockel qu’il était plus à gauche que lui », souligne Pudlowski.
Il affirme continuer avec ce livre un « travail militant » tel que celui que menait il y a un siècle Pierre Bucher, « veilleur de la conscience française en Alsace au temps de l’annexion » : celui de « go-between » (en français : intermédiaire), chargé de faire découvrir l’Alsace aux Parisiens. Pour cela, le Mosellan d’origine et « Alsacien professionnel » s’est immergé dans la culture régionale, relisant toute l’œuvre de Jean Egen et Claude Vigée.
« Je me suis énormément instruit, j’espère que le lecteur le sera autant. » Mieux qu’une porte d’entrée type « l’Alsace pour les nuls », ce Dictionnaire amoureux, qui rejoint une collection de titres comprenant Venise ou les Mille et une nuits, devrait en séduire plus d’un.
De notre bureau parisien, Simon Barthélémy

En 207 entrées, d’About (Edmond) à Zutzendorf, le chroniqueur gastronomique Gilles Pudlowski présente une vision exhaustive et subjective de la région dans son « Dictionnaire amoureux de l’Alsace ».

« Gilles, c’est le chantre de l’Alsace, il a fait connaître ses villages et ses vins ! » Colette Faller rend à Gilles Pudlowski l’hommage que lui-même lui rend dans son Dictionnaire amoureux de l’Alsace, où il la décrit comme la « grande dame du vignoble » de Kaysersberg.
Avec une vingtaine de vignerons, charcutiers, brasseurs, restaurateurs, tous cités dans le dernier livre du critique gastronomique, la propriétaire du Domaine Weinbach participait à la présentation du dictionnaire, lundi soir Chez Jenny, célèbre brasserie alsacienne de Paris. Étaient notamment présents le fromager Bernard Antony et le viticulteur de Barr André Lorentz, « copain de 25 ans de Gilles », ou encore les chefs du restaurant du Cygne, qui servaient des morilles farcies aux cèpes et arrosées de sauce au foie gras. « Ce sont tous mes acteurs de cinéma », s’exclame Gilles Pudlowski entre deux dédicaces. Mais il tient à préciser que son livre contient « plus de peintres que de cuisiniers » : en 207 entrées et près de 800 pages, le chroniqueur a tâché d’être le plus encyclopédique possible sur l’Alsace, tout en restant « partial et passionné ».
Mes acteurs de cinémaIl défend par exemple vivement Marc Grodwohl « animateur-concepteur-fondateur » de l’Écomusée d’Ungersheim, « bouté hors de son domaine » : « La vérité oblige à dire qu’en Alsace, où la discrétion est une qualité affirmée et volontiers répétée, on n’aime guère les têtes qui dépassent, les créateurs impétueux qui détonnent — je pense à Fritz Schlumpf, spolié de son Musée de l’automobile. »
Lui-même collectionneur, Gilles Pudlowski fustige ailleurs la « politique du vide » du Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg : il regrette que son lieu de promenade strasbourgeoise préféré, « pour donner l’illusion d’un espace encore plus important », ne présente notamment que quelques œuvres des artistes du Groupe de Mai, comme Hubrecht ou Hueber, « alors que des dizaines de toiles essentielles dorment dans ses réserves »…
Un « travail militant »Le dictionnaire n’oublie évidemment pas les symboles de la région — la tarte flambée ou la quetsche, dont Gilles Pudlowski dit de l’eau de vie qui en est tirée qu’elle est « comme l’Alsace, pas très raffinée, mais avec beaucoup de caractère ».
Les figures alsaciennes sont aussi au rendez-vous — Hansi, le capitaine Dreyfus, et les plus contemporains Tomi Ungerer, Huguette Dreikaus ou Adrien Zeller, « l’humaniste rhénan, qui aimait répéter à Jean-Marie Bockel qu’il était plus à gauche que lui », souligne Pudlowski.
Il affirme continuer avec ce livre un « travail militant » tel que celui que menait il y a un siècle Pierre Bucher, « veilleur de la conscience française en Alsace au temps de l’annexion » : celui de « go-between » (en français : intermédiaire), chargé de faire découvrir l’Alsace aux Parisiens. Pour cela, le Mosellan d’origine et « Alsacien professionnel » s’est immergé dans la culture régionale, relisant toute l’œuvre de Jean Egen et Claude Vigée.
« Je me suis énormément instruit, j’espère que le lecteur le sera autant. » Mieux qu’une porte d’entrée type « l’Alsace pour les nuls », ce Dictionnaire amoureux, qui rejoint une collection de titres comprenant Venise ou les Mille et une nuits, devrait en séduire plus d’un.
De notre bureau parisien, Simon Barthélémy – L’Alsace.fr

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Publié le 6 juin 2010 par

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