Et si la capitale de la Crète était la ville la plus authentique de son île ?

Elle n’est la capitale de son île que depuis 1971. Elle fut convoitée par tant d’envahisseurs qu’elle se méfie des gens d’ailleurs. Conquise par les Arabes en 824, les Byzantins en 961, les Vénitiens dès 1204, qui construisirent les remparts du port en 1462, Heraklion fut assiégée par les Turcs, vingt et un ans durant, à partir de 1669.

Elle reçut son premier nom d’Héraclès qui y accomplit l’un de ses douze travaux. Puis fut, tour à tour, Rabdh el’Khandaq (la forteresse au fossé), Candie, Megalo Castro, avant de retrouver son nom grec lors de son union avec la république hellène en 1913. On la considère souvent comme le port d’attache des bateaux en route vers Santorin (à 2h45 en hydroglisseur) ou l’aéroport de débarquement vers les plages crétoises. Mais Héraklion a mieux à offrir.

Le palais de Knossos, à sa porte (5 km au sud-est), constitue  le lieu le plus visité de Crète. Il est, dans son cadre de collines arides,  un témoignage éclatant de la civilisation minoenne. Un bel amas de pierres, avec ses colonnes doriques et ses fresques partiellement restaurées, sa salle du trône, sa chambre de la reine, ses corridors à ciel ouvert, son théâtre : voilà ce qu’on découvre, en suivant le fil d’Ariane des recherches de Sir Arthur Evans, le découvreur.

On comprend mieux l’intérêt du lieu dans l’étonnant musée archéologique sis au cœur de la ville dans un bâtiment années 50, où bustes, vasques, sculptures, sarcophages, fresques encore (dont la « Parisienne », d’après le nom trouvé par Sir Evans pour désigner la figure d’une élégante) disent la richesse de ce berceau de la civilisation qu’est la grande île. A deux pas du musée, débute le quartier piétonnier, dont les rues Koraï et Milatou où s’affichent, bruyamment, la belle jeunesse locale.

A la terrasse du Café Novo, Héraklion offre le visage rieur d’une ville jeune qui semble créer ses propres modes, se moquant des mythes et des touristes comme d’une guigne. Au Lukulos, au cœur du quartier piétonnier, une maison bourgeoise ancienne  transformée en halte charmeuse de bon goût, propose une exquise cuisine crétoise aux accents italiens. Mezzés de qualité (riz au fruits de mer, fromage grillé) et poisson frais du jour (mérou à l’huile d’olive) avec une belle carte de vins de toute la Grèce donne une idée de la Crète en train de se faire, au carrefour de toutes les Méditerranée(s).

Carnet de Route

Y aller

. Paris-Heraklion direct en 3h30 depuis Paris-Orly avec Transavia (www.transavia.com). Ou Paris-Athènes en 3h20, avec Air-France (www.airfrance.com). Athènes-Heraklion, avec Olympic Airlines en 1h.

. Jet Tours (www.jettours.com) organise des vols directs Paris-Heraklion, avec Star Airlines ou Air Méditerranée, à partir de 150 € a+r.  et le séjour à Heraklion au Megaron à partir de 90 € pp. en chambre double.

Dormir

. Megaron, 9 D. Beaufort Str. 2810.305.300. www.gdmmegaron.gr Ch. 159-215€. Ce bel édifice années 20 a gardé sa noble façade dominant le port, tout en se rénovant sur le mode design avec ardeur. Piscine sur le toit, excellent Café Plaza.

. Atlantis Hotel, 2, Igias Str. 2810.229.103. www.theatlantishotel.gr Ch. 180 €. Entre le port et le musée, une belle étape moderne, avec son grand lobby, son patio, sa piscine couverte, ses chambres claires et fonctionnelles.

. Astoria Capsis, Eleftherias squ. 2810.343.080. www.astoriacapsis.gr Ch. 130-167€. Moderne, pratique, central, sur la place la plus animée de la ville, face au musée archéologique.

Se restaurer

. Lukulos, 5 Koraï Str. 0810.224.435. Cette maison bourgeoise muée en halte de charme au coeur du quartier piétonnier constitue une des stars discrètes de la ville. Cuisine crétoise d’aujourd’hui aux accents italiens. Belle carte de vins de toute la Grèce.

. Fairy Tales, 1 Saputi Str. 2810. 220.120. Cette taverne avec terrasse et chaises bleues sur une rue piétonne fait une étape plaisante face au musée archéologique.

Pratique

. Appeler en Grèce : + 30. Décalage horaire : une heure de plus.

Lire

. « Iles Grecques » (Guides Bleus), « Crète et Rhodes » (Bleus Evasion »), « Athènes, îles grecques » (Michelin NEOS), « Crète » (Cartoguide Gallimard), « Crète » (Routard, Michelin), « Grèce » (Bibliothèque du Voyageur/Gallimard). « L’Eté Grec », de Jacques Lacarrière (Plon).