La Cour d'Alsace
« Obernai: une nuit à la Cour d’Alsace »
Frédéric Voné et le service du vin © GP
C’est la belle halte de luxe cachée du coeur d’Obernai, créée par les Hager, roi des compteurs électriques en Alsace et dans l’Allemagne proche, gérée par Ernest Uhry, qu’on connut jadis au Warwick-Quatre Saisons de Bruxelles, avec ses deux tables changeantes: le Caveau de Gail dans le style winstub, le Jardin des Remparts plus gastro. Le lieu est affable, la déco moderne, coulée dans de l’ancien, au gré d’une cour dimière près des remparts de la ville qui a su conserver son charme. Les chambres sont sobres et fort soignées, avec une nouvelle aile contenant des suites cossues. Bref, voilà un « chez soi » qui met tranquillement à l’aise.
Chambre à la Cour d’Alsace © GP
Côté table, les deux formules se confondent l’été, quand on sert la carte du Caveau au jardin sous les ombrages. Le chef est le modeste Eric Kernacker, présent là depuis seize ans déjà, passé notamment chez Hubert Maetz à Rosheim. Et en salle, le sommelier/maître de salle du lieu, Frédéric Voné, joue aisément les stars de son métier, vantant les vins d’ici avec une emphase sans faille.
Foie d’oie poêlé aux pêches jaunes © GP
Mesclun de melon, au magret fumé, copeaux de foie gras et vinaigre balsamique ou foie d’oie escalopé aux pêches jaunes, quenelles de truite saumonée et dos de brochet à la crème de matelote avec ses nouilles fines ou pot au feu avec ses crudités sont sans esbroufe. Les produits sont de qualité, la main précise (même si l’on n’est pas sûr que l’escalope de foie d’oie ait été dénervé).
Quenelle de truite, brochet et nouilles © GP
On boit là dessus le muscat de Gresser, la cuvée élégance dominée par le gewurz de JP Gilg à Mittelbergheim, le riesling de Gresser ou de Meyer-Fonné et le pinot noir de Seltz sur lesquels Frédéric Vonné est intarissable. In fine, le vacherin glacé au sorbet abricot et sa glace amande (un peu durs ces derniers) ou la soupe de fruits rouges avec le sorbet fromage banc mettent un point d’orgue gentillet à une douce agape bucolique en ville.
Pot au feu © GP
