La Cigogne Gourmande
« Haguenau: une cigogne gourmande, sympa, mais lourdingue »
C’est « la » winstub de Haguenau, face au beau théâtre à l’italienne en grès rouge de 1846: un lieu rustique, avec sa façade à colombage, son intérieur boisé et simplet, son vitrail, sa terrasse d’été. Ce fut jadis le Burehiesel (la maison du paysan) sous la houlette de Mme Baumann. C’est désormais la Cigogne Gourmande et la maison des Noisette depuis quatre ans. Patrick, haut-marnais d’origine qui oeuvra à Souffelweyersheim, offre là un registre rustique, pour ne pas dire rustaud, réussi.
Terrine de pot au feu et ses crudités, omelette aux girolles et au foie gras frais (on se demande ce qu’il fait là, mais il est exquis), quenelles de foie à la crème et au spaetzle (présentées de manière un peu grossières les quenelles, mais savoureuses): bref, un registre terroir revu de manière peu esthétique, mais qui fait gentiment plaisir.
On ajoute le morceau de bravoure de la maison: un hamburger alsacien, avec ses galettes de pommes de terre, renfermant des quenellles de viande de boeuf (genre fleischkiechle), plus un gratinage au munster. Lourdingue, certes, mais roboratif, et finalement exquis!
On oublie le ratage in fine des dampfnudle, secs et archi cuits, servis avec des pommes et une glace vanille (style carte or). Le kougelhopf glacé au marc de gewurztraminer (même couvert de chantilly et issu d’ailleurs) est bien meilleur. Service amical, féminin et souriant. Pour arroser le tout, Météor pression et gentil pinot blanc de Klipfel en pichet font tranquillement l’affaire.