Le Mathis
« Metz: un Mathis à l’italienne »
Sylvain Knecht, mon correspondant (lorrain) du grand Est, nous donne les dernières nouvelles de Metz. Bienvenue au nouveau Mathis.
On a connu, enfant, au bas de la rue d’Enfer et de la Jurue, ce bon vieux café à l’ancienne avec son émouvant comptoir, sa façade mêlant marbre et verre gravé, son petit monde d’habitués du petit matin. Voilà le Mathis de longue mémoire prenant l’accent italien avec la venue du joyeux Giovanni Micciche, originaire de Sicile, qui a fourbi ses armes à la Mamma, rue Vigne Saint Avold, avant un passage rapide à L’Archangio rue Dupont des Loges. Pas si simple de raconter une »storia à la mode Italienne » dans ce haut lieu du p’tit blanc sec et du ballon de rouge. Les murs ici ont une âme et une histoire, comme l’annexe de la maison Rabelais voisine dont le joli jardin sert de terrasse au restaurant aux beaux jours. Le pari n’est pas encore gagné malgré les efforts et la vista du chef Sébastien Mederick aux fourneaux. Une cuisine rustique, sympathique parfumée comme les câpres, les herbes et le coulis accompagnant l’escalope à la Napolitaine et ses penne qui gagneraient à être présentées à l’assiette plutôt que dans un bol en Pyrex.
Les pâtes au goût du moment se conjuguent à la carbonara, perrugia ou bolognaise…, les produits de saison proviennent du Marché Couvert (légumes de chez Houvert et viande de chez Nicolas), et les vins voyagent du Chili – comme le très charpenté Morende Pionero – à l’Alsace – et son joli pinot noir de chez Ehrhart- , en passant par l’Italie et ses valpolicella, merlot de Sicile et chianti.
Le café gourmand apporte la petite touche de sucre indispensable a l’issue d’un repas sans chichi. Ajoutez-y la traditionnelle carte des pizzas sur place ou à emporter, vous comprendrez qu’il reste un petit bout du chemin à faire pour donner au nouveau Mathis son grade d’ambassadeur de la cuisine italienne, mais l’orientation prise est la bonne, en particulier avec la gentillesse de Claire aux petits soins de l’accueil à la salle.