Zimmer

Chez Zimmer © GP

C’est vieux (millésimé 1896), sympa, pratique, pas trop cher, avenant, ouvert tous les jours, servant en continu. Bref, le type même de maison qui fait plaisir et rend service quand on sort du théâtre, fait ses courses entre Châtelet et les Halles, cherche une étape sans heurt ni chichi près de l’hôtel de ville et de la rue de Rivoli. Créée jadis par les Zimmer ayant fui l’Alsace sous la botte prussienne, amenant à Paris leur choucroute et leur savoir-faire, la maison continue.

Veloute de chataigne © GP

Elle reçut jadis Sarah Bernhardt, Zola, Jules Verne, Proust et Edmond Rostand, et accueille aujourd’hui les touristes et les Parisiens, les gourmands (un lecteur breton du blog m’y a gentiment interpellé) et les piétons pressés en quête d’une halte dans la promenade. Le décor, qui a gardé stucs et moulures, a été revu par Jacques Garcia, qui y a mis ses lampes enjuponnées, ses rideaux façon fanfreluches, ses tables parfois bancales. On a le choix entre la lumière du dehors en terrasse couverte et la salle du milieu plus sombre, mais plus chargée d’histoire.

Tartare d'Aubrac © GP

Le service est prompt, souriant, alerte. La cuisine sans anicroche, genre sous-costienne, sans génie, voire gentiment banale. « Véritable » artichaut vinaigrette (trop cuit), velouté de châtaigne (sans relief), lasagnes de légumes gratinés pour les végétariens (un peu lourdingue) ou encore tartare d’Aubrac et frites (correct). On y ajoute un petit graves au verre, des sorbets de chez Berthillon (cassis et caramel au beurre salé, superbes), un café serré et on ressort de là réchauffé pour ce qui reste de la journée.

Sorbet cassis caramel © GP