La Forêt du Rhin

Evelyne et Pascal Risser © GP

On l’a connu au cœur de Strasbourg, au « Steckelburjer ». Le voilà depuis cinq ans, établi en famille, non loin  du Rhin. Ce qui était une auberge banale est devenue une table de style  winstub de qualité, jouant le met soigné, la cuisine bourgeoise avec fraîcheur, le régionalisme intelligent, la légèreté. Bref, Pascal Risser vaut la visite, le détour, la (re)découverte. Cet ancien de salle d’Alain Reix, au temps de la Table Gourmande, qui s’est mis aux fourneaux avec talent et allant est relayé en salle par son épouse Evelyne et, aux fourneaux, par son fils Hugues, passé chez les grands. Et tout ce qu’il sert est digne d’intérêt.

Presskopf © GP

Sagesse et gentillesse mêlée, le style maison est celui de la simplicité judicieuse, relevant de la qualité à feu continu. Des exemples? La fondante tarte à l’oignon, l’impeccable presskopf maison, le foie gras aux pommes ou aux pêches, la poêlée de nouilles aux écrevisses à l’ail et au persil, comme la poêlée de grenouilles, sans omettre les mets ménagers simples et bons, comme la blanquette de veau, issue du menu jour à 8,80 €, valent l’applaudissement. Il y a du bonheur de l’air, une gentillesse qui émeut, une générosité qui touche.

Foie gras poêlé aux pommes © GP

L’Alsace, la vraie: elle est là et bien là avec sa modestie et sa fraîcheur. Comme dans le bien boire maison, ainsi le muscat de Gisselbrecht à Dambach-la-Ville, la bière la Perle tirée à la pression avec faux col, le sylvaner Zotzenberg grand cru de Mittelbergheim d’Alfred Wantz ou encore le pinot blanc de Trimbach à Ribeauvillé. On n’oublie pas, in fine, la mousse au chocolat, avec sa glace aux fruits rouges, ni la tarte aux pommes grand mère. La maison du p’tit bonheur: c’est cela même. On le suggérait en liminaire.

Mousse au chocolat © GP