Renoir au Sofitel Le Carré Doré,
« Montréal: mon premier repas au Renoir »
Une première table à Montréal, signée d’un chef français, qui a pas mal roulé sa bosse en Amérique du Nord, et se retrouve ici avec une équipe de jeunes loups locaux et motivés: nous sommes au Renoir, le restaurant chic et relax à fois du Sofitel Montréal le Carré Doré, sis au coeur élégant de la ville. Et, en l’absence de la « vieille dame de Sherbrooke » (alias le Ritz-Carlton), fermée pour deux ans et qui fait sa toilette, voilà désormais la plus chic adresse hôtelière de la deuxième plus grande cité francophone du monde.
L’accueil est souriant, le vitrail années 1950 fait son effet dans le couloir de l’hôtel, le cadre de la table elle même, entre bar branché et salle zen, n’est pas mal, malgré ses éclairages un peu diffus, à l’américaine. On ajoute la cuisine ouverte où s’activent, sous la houlette du Bourguignon voyageur, Olivier Perret, un jeune duo de Québécois talentueux, Félix Duquet et Samuel Sauvé-Lamothe, tous deux passés à l’Atelier de Joël Robuchon à Paris. Le service est disert, bavard, détaille ce qui est déjà écrit sur la carte. Il disserte plus qu’il sert, s’enquiert de vos désirs (répétant dix fois: « ça a été à votre goût?« ), mais oublie de débarrasser les assiettes. Bref, le critique français sourcilleux en goguette a le sentiment de jouer là les profs de l’école hôtelière à ses heures perdues.
Mais côté mets, la bonne surprise est au rendez-vous, avec des produits du Québec fort joliment revisités. Gâteau crabe frais à l’émulsion de fromage de chèvre des neiges (un peu trop salé), terrine de foie gras avec ses pommes du verger, ses rondelles de saucisson, son râble de lapin à la truffe blanche, velouté d’oursin très iodé avec ses saint jacques (la carte dit pétoncles, mais vu la taille…) de Great Bank et pop corn, consommé de caille au gingembre et légumes racines, dont crosnes et radis, font des entrées vives, malicieuses et fraîches.
L’omble chevalier de Gaspésie, croûté sur la peau, flanqué de jeunes poireaux, radis, cromesquis au lait de noisettes, est une réussite sur le mode marin léger. La souris d’agneau du Bas-St Laurent braisée est fondante, escortée d’une riche polenta au Sainte Maure Chaput cendré et de pousses de navets. Enfin, l’entrecôte de l’Alberta servie saignante est d’une tendreté parfaite, accompagnée de jolies frites en cornet, d’une fraîche salade pastorale (mizuna, cresson) joliment assaisonnée, surmonté de champignons Portobello géants, hélas plongés préalablement dans du vinaigre.
Bref, voilà, avec ses aléas, un bel avant goût de ce qui nous attend. On n’oublie pas, in fine, les jolies pâtisseries maison (éclair chocolat/coco façon Bounty, fin gâteau passion/chocolat/banane) et des vins au verre, avec des choix californiens (Sterling en chardonnay et cabernet sauvignon), bien vus et tarifés sans méchanceté.
Bonjour Gilles,
On est très fier du travail de Samuel, il a le potentiel pour la bourse Relais et Châteaux offert par la fondation ITHQ à chaque année à nos finissant. Il a le potentiel, la passion et, en bonus, c’est une excellente personne.
Au plaisir de vous rencontrer à l’ITHQ.
Marc
Bonjour Gilles,
Une petite précision concernant « les pétoncles qui ressemblent plus à des saint Jacques par leur taille ». Au Quebec, le terme « pétoncle » désigne en fait aussi bien ce que nous appelons en France pétoncles (petits coquillages) et saint Jacques (gros coquillages) réunis. Aucune différenciation!
Je suis bien jaloux de votre séjour montréalais et j’espère que vous aurez l’occasion de vous rendre Au pied de Cochon, La Porte, Chez l’Epicier ou encore Cuisine & Dépendance… de très belles tables, si différentes dans leur approche et pourtant si gourmandes et chaleureuses, à l’image de la gastronomie québécoise.
Bon séjour à vous,
Amicalement
Alexis