Nous restaurant

Vanessa Le Gall et Mathieu Menguy © GP

Ils se sont connus pendant le confinement. Lui, natif de Morlaix, avait travaillé dans la marine marchande puis chez Patrick Jeffroy à Carantec, elle, à la direction des relations humaines en entreprise, s’est mis bravement au service de salle. Ils tinrent un temps l’Ambroisie à Quimper qui eut son étoile. Ils ont recréé leur propre maison de charme qui se nomme tout bonnement « Nous ». Vanessa Le Gall accueille avec gentillesse et sert avec bonheur, tandis que  Mathieu Menguy, qui travaille en one man chaud en cuisine, s’efforce de décliner chaque produit en deux trois assiettes séductrices.

Amuse bouche © GP

Des exemples de sa manière ? Les amuse-bouche comme les huîtres et caramel de tomate, les betteraves à la truite fumée, le thon avec pomme verte et lait fumé ou encore l’œuf en chaud froid aux quatre épices et sirop d’agave qui font merveille. Il y a ensuite les mets du moment qui dansent la sarabande.

Oeuf en chaud-froid © GP

Le homard de Bretagne cuit sur des braises de pin, avec son feuille à feuille de pomme de mer (pommes de terre et algues), son parfum des mers du sud aux épices, sa pince juste saisie aux petits oignons nouveaux. Et puis les asperges vertes grillées avec leur vinaigrette de mimosa, gel citron. curcuma, crumble de maquereaux fumés, mariées aux asperges sauvages en salade de printemps, un jaune d’oeuf confit au soja marin, son cappuccino d’ail des ours.

Homard © GP

Il y a ensuite le merlu de petit bateau cuit en cocotte de coquillages au Noilly-Prat, des asperges blanches rôties dans une meunière aux fleurs de colza, une sauce marine au « curry corsaire », une fine mousseline de merlu aux œufs de truite des Monts d’Arrée, avec une fine dentelle de blé noir, relevée d’une crème crue à la pimprenelle. Enfin le filet de canette cuit sous une cloche aromatique, des petits pois étuvés à l’estragon et au vin jaune, de la ricotta aux amandes grillées, un jus corsé, plus des petits pois en velouté glacé au lait de coco-citronnelle, un. pain gourmand aux cébettes et magret fumé.

Asperges © GP

On embraye enfin sur le chèvre frais du Ménez Hom aux condiments, avec chou-fleur en graffiti, des pickles de légumes primeurs, une vinaigrette à l’encre de seiche, puis des fraises de pleine terre, rhubarbe confite à la grenadine, un shortbread, blanc vapeur au combava, une crème stracciatella et des fraises marinées à l’huile d’olive à la vanille de Madagascar, avec des éclats de berlingot. Ou encore une coupelle de chocolat grand cru, avec son   « instantané » de chocolat à la fève de tonka, son biscuit moelleux, des éclats de cacahuètes givrées, une ganache au piment d’Espelette, du grué de cacao, une sucrosité marine.

Merlu © GP

On passe sur les mignardises exquises, sur les thèmes des fruits rouges, de la tarte citron et des pâtes de fruit en insistant sur l’excellent rapport qualité-prix. On tique un peu sur les serviettes en papier alors que coton ou lin serviraient mieux l’élégance et le raffinement de cette cuisine créative et salue les jolis vins au verre comme  le blanc quincy 2022 du domaine Chevilly de la famille Lestourgie au lieu dit la Licorne d’Or ou encore le rouge pinot noir/gamay cheverny 2022 du domaine Chesneau à Sambin. Mais la maison est déjà grande et vaut la visite élogieuse et appliquée.

Desserts © GP