Mr Nakamoto au Mondrian

Le dernier événement gastronomique et hôtelier qui agite Cannes ? Le Mondrian… Notre correspondant Alain Angenost est, bien sûr, au rendez-vous. 

La terrasse du bar © AA

Après une colossale rénovation orchestrée avec maestria par l’agence Triptyque et la designer Mathilde de l’Ecotais, Le Grand Hôtel de Cannes achève sa mue. Son nouveau nom ? Mondrian, enseigne « Lifestyle » du groupe Accor, déjà implantée à à Los Angeles, Miami, New York, Doha, Séoul et Londres. Cet historique cinq étoiles cannois, dominant la Croisette, demeure toujours le seul à disposer d’une entrée depuis l’iconique promenade cannoise.

Le jardin privé © AA

Son jardin privé de 4000 m2 constitue un paradis de calme et de verdure. Tout a été repensé, lobby, chambres et suites, salle de sport flambant neuve, hall végétalisé, conciergerie, réception,, sans omettre la création d’un majestueux escalier central. Le bar et le restaurant conservent leur emplacement mais avec des volumes et une capacité faisant un bond en avant. Last but not least, on note l’aménagement d’une spacieuse terrasse, idéale pour les beaux jours.

Jean-Baptiste Guillaume et Hervé Busson © AA

Les matériaux, bois, marbres, cuirs, fibres végétales et les teintes pastel rendent hommage à la Méditerrané. Le restaurant hérite d’un nouveau concept façon grill américain à tendance japonisante « Mr. Nakamoto », qui colle à l’air du temps entre partage et dépaysement. Le chef londonien Alex Craciun signe une carte mixant influences françaises et japonaises, mettant en exergue le produit de qualité côté mer comme au registre terrien des viandes d’exception. Hervé Busson, ancien second de Sébastien Broda au Park 45, a repris les fourneaux avec Jean-Baptiste Guillaume qui officiait au Hyde Beach, le restaurant-plage de l’hôtel.

Saint-jacques en sashmi, vinaigrette de citron, piment © AA

Ils composent à quatre mains une petite symphonie franco-nippone qui nous plaît bien. Au programme : du simple et du bon, techniquement fort bien réalisé, avec des ingrédients haut de gamme dont la qualité ne souffre guère que discussion. Ainsi, en préambule, un beignet frit de petit brocoli, poudre de kimchi et parmesan, une sériole en carpaccio, avec oignon au ponzu et chou-rave et une assiette de sashimi ‘Mr. Nakamoto » où la noix de saint-jacques  est exaltée par une subtile vinaigrette de citron et un mix d’artichauts avec parmesan, truffe noire. Du bel ouvrage !

Gambas beurre noisette, piment et fenouil râpé © AA

Il y a encore les gambas au beurre noisette, avec piment et fenouil râpé, comme le splendide black cod avec sa glace au miso, sa laitue grillée, plus un savoureux poulet rôti pour deux, préparé et cuit avec du fromage blanc à la grecque, également pourvu d’une sauce miso. Bien vu! Le service diligent est dirigé avec aisance par Stéphanie Nardot qui s’est adjoint le concours de François Xavier Tilmant, un ancien du Carlton.

Black cod, glace au miso, laitue grillée © AA

En issue, on craque pour le gâteau crêpe mille-matcha, qui cousine avec celui de Kirk Whittle pour Hélène Darroze et qui fait le bonheur des habitués de Joia, relevé ici d’une crème chantilly et les mochis, avec crème glacée mangue, matcha, vanille chocolat qui cadrent bien avec le propos et la gourmandise maison. Après ces agapes voyageuses, les nouveaux rocking-chairs du bar apparaissent comme un parfait point de chute pour continuer à prendre du bon temps dans cet environnement paisible.

Gâteau crêpe mille matcha et crème chantilly © AA