Kote and Teko

« Tbilissi : du côté de Kote et Teko »

Article du 23 octobre 2022

En salle © GP

La déception est à la mesure de l’attente. De bonnes âmes, fort bien intentionnées, m’avaient tant vanté cette table chic et champêtre, au coeur du centre, mais quasi cachée dans son impasse avec jardin, offrant, de sa terrasse, une vue splendide sur tout Tbilissi, ses toits, son mouvement, ses lumières qu’on s’attendait au moins à s’y régaler sans peine. La déco, elle, fait aisément le coup du charme, avec ses recoins, ses salons, ses vieux meubles, sa grande salle et son plafond en bois, celle l’autre en véranda aux airs de jardin d’hiver, avec ses échappées vers l’extérieur.

Assortiment de Pkhali © GP

La carte fait la retape sur une partition connue, géorgienne et de tradition, revue avec chic. Les tarifs ne sont guère plus élevés qu’ailleurs. Le choix de vins abrite de jolis flacons et le service est fort aimable, quoique peu explicatif. Mais, dans les assiettes, on glisse aisément du très correct au grand n’importe quoi. Pas grand chose à redire aux pkhalis en assortiment varié, avec ses légumes  farcis et fromages aux herbes, chèvre, poivrons, aubergines, foies de volaille, grenades, ni à la banale salade d’avocat d’une totale insignifiance.

Agneau au riz et champignons shilaplavi © GP

On se demande, en revanche, si on ne s’est pas trompé de plat avec l’agneau au riz et champignons dit « shilaplavi », avec crème et vin, où le riz est réduit en purée, où l’agneau semble absent – on voit et on goûte surtout les champignons – avant de découvrir les bouts de rogatons d’agneau, apparemment bouillis, cachés sous le riz, où les dits champignons n’ont guère de goût. Comme d’ailleurs, ceux, façon pleurotes caoutchouteuses, avec beurre clarifié et sel de mer qui constituent l’un des plats végétariens de la demeure. On n’ose pas critiquer le poulet entier, arrivé découpé, soi-disant frit, manifestement rôti (en cocotte ou au four?) servi, façon ragougnasse, avec des pommes sautées.

Poulet frit tabaka et tkemali © GP

On épilogue sur le « khachapuri » (la pizza locale) dite « urbaine », servie avec du fromage épais, mais avec une jolie pâte feuilletée (un des rares éléments fins du repas) et, in fine, on tente de se consoler avec les desserts: correct « medovic », couches de sarrasin et miel à la russe, gâteau (à la confiture) de cerise façon grand mère sans nul reproche et, en revanche, cheese-cake, évanescent et fade, qui s’effrite et s’effondre carrément sous la fourchette. Seul vrai bon point : l’excellent Saperavi spécial réserve 2016 de Tbilvino, d’un fruité sans faille et avec une belle charpente, qui, pour une petite trentaine d’euros constitue, incontestablement, la belle affaire du lieu.

Desserts © GP

 

 

Kote and Teko

3 Mikheil Zandukeli Dead End
0144 Tbilissi
Tél. +995 555 53 01 26
Carte : 35-45 €
Horaires : 11h-minuit
Fermeture hebdo. : Lundi, dimanche

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Publié le 23 octobre 2022 par

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