Ma femme écrit de Jonathan Zaccai

Article du 23 avril 2021

On le connaît en énigmatique espion, nommé Raymond Sisteron, dans le « Bureau des Légendes », on le retrouve en primo romancier insolite, drôle et déjanté, dans « Ma femme écrit« . Ce roman au titre plat, mais explicite, conte l’histoire d’un comédien prénommé Vincent qui entreprend de consacrer un livre à sa mère, peintre bavarde et déchirée, fille de déportés, amoureuse d’un grutier, qui n’a pas eu le succès qu’elle aurait mérité de son vivant. Lorsqu’il apprend que sa femme entreprend un scénario sur elle, Vincent a le sentiment qu’elle lui vole son sujet, développant une paranoïa aigüe qui le coupe des siens. Sa femme, bien sûr, qui poursuit son projet, alors que son propre projet s’enlise, se réduisant à une seule phrase, mais aussi son fils Samuel, qui délaisse les jeux vidéos, pour jouer le juge de paix de ses parents. Vincent doit partir de chez lui, se réfugie chez Catherine Deneuve (elle n’est pas nommée, mais elle est parfaitement fantasmée, décrite comme « l’actrice« , sous-entendue ‘la star »), qui doit incarner sa mère, lui prépare des spaghetti all’arrabiata, lui présente un réalisateur coréen qui va faire de lui une star underground, guetteur de fantômes, dépassant le million de vues sur You Tube et réincarnant le personnage de Jack Nicholson dans « Shining ». Mais on ne va pas tout vous raconter. Sachez en tout cas que Vincent/Jonathan et ses héros entre fiction et réalité valent bien quelques heures de lecture jouissive, passablement picaresque, drôle, vive, sensible, comme un tribut payé aux siens et, sans nul doute aussi, à l’amour de sa mère. Sa femme écrit? Tant mieux en tout cas pour leur double lecteur, à lui, à elle, vite récompensé…

Ma femme écrit de Jonathan Zaccai (Grasset, 209 pages, 18,50 €).

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Publié le 23 avril 2021 par

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