Bon-Bon

Christophe Hardiquest © Maurice Rougemont

Il tenait un bistrot du chic quartier d’Uccle. Il est désormais chez lui dans une belle demeure de l’avenue élégante et roulante Tervueren où il vient de créer un événement discret et gourmand. L’environnement est résidentiel. La verdure est partout présente, les ambassades ne sont pas loin. Christophe Hardiquest, jeune Liègeois, formé  jadis au Sea Grill d’Yves Mattagne, référence marine de la ville, et à la Villa Lorraine, joue en one man chaud au sus et au vu de tous, même si une équipe fidèle le relaye, désormais, dans sa cuisine ouverte.

Son menu-carte  qui se décline en tiroirs, au gré des mets et des idées du marché, change tous les jours, proposant le frais du frais de la saison. On  se laisse vite conquérir par le maquereau en filet avec son joli condiment cornichon/tomates confites et sa glace au soja, la fringante langoustine avec ses gnocchis de fromage blanc et verveine à la gentiane ou encore sa lotte en tandoori avec quinoa en pâtes noires et jus épicé, sapide et verveux, comme, au registre du dessert, par les fraises infusées à la citronnelle avec son granité au poivre Sansho, avant la génoise à la pistache avec sa glace à la fève Tonka, ses griottes et sabayon à la Kriek.

Christophe, sûr de ses produits, s’exprime parfaitement à ses fourneaux, raconte le marché du moment, bouleversera demain ce qu’il a créé aujourd’hui. Ce cuisinier artisan vaut la visite, la (re)découverte, le coup de chapeau.

Mosaïque de plats chez Bonbon © Maurice Rougemont

Il est appuyé en salle par un service jeune, plein d’entrain, pas toujours au fait de son sujet (la maison démarre, elle n’a ouvert qu’il y a un mois et demi), mais qu’un maître d’hôtel performant, bourguignon, d’origine, mène à la baguette avec alacrité. Tandis qu’un sommelier aguerri propose les vins du moment (Verdejo de Rueda ibérique ou côtes de brouilly de Jean-Paul Brun à Charnay-les-Mâcon) qui se boivent aisément sur les plats changeants. A la régalade, donc à la belge, avec franchise et gaîté.