La Mignardise
« Troyes: le sérieux de la Mignardise »
Une dernière halte gourmande au coeur de Troyes la belle: dans cette demeure à colombage du XVIe, sise dans une ruelle exquise, avec son joli patio et sa belle façade proprette. La maison fait aisément le coup du charme. Elle constitue, du reste, l’une des adresses sérieuses en ville.
Pas d’esbroufe, ni de mets en vogue, mais du classique bien fait et bien vu, allégé et sans faiblesse, proposé dans un lieu sobre avec son haut plafond, ses tables joliment nappées, ses toiles modernes qui éclairent le lieu sans choquer. Ce dimanche midi, la clientèle était comme la cuisine: sage et bien dans le ton. Didier Defontaine et sa jeune assistante joue là le produit de qualité et son assaisonnement au plus près de la vérité des choses.
Le pâté de lapin grand-mère est un bel exercice à l’ancienne, la salade de foies de volaille au vinaigre de framboise passe toute seule. Les propositions poissonnières, osso bucco de lotte dorée au jus de citron confit ou dos de cabillaud à l’ail avec ses pommes de terre à la fourchette, ont belle mine. L’andouillette (de chez Lemelle et labellisée AAAAA pour les forcenés du genre) rôtie à la crème de chaource fait un bel hommage à la tradition locale. Le tournedos Rossini, exercice désuet et riche, s’il en est, est ici fort bien tenu. Quant aux cerises flambées à la prunelle de Troyes ou la compote de poires et raisins secs avec son sorbet, ils sont sans faiblesse.
On y ajoute le joli champagne rosé de Bauser ou le rouge nature de Senez à Fontette. Bref, on est là, simplement heureux d’être au coeur des choses, à deux pas aussi des proches musées de l’Outil et de la Pensée Ouvrière ou de la Bonneterie. A l’étage, la maison fait bistrot avec un menu sympa, tandis que la salle du rez de chaussée se voue à la gourmandise raffinée. Dans les deux cas, on est franchement ravi de l’adresse.