Retour rue Berton (souvenir d’Auteuil)

Article du 25 juin 2010

Rue Berton

Revenir à pied de l’Astrance par la rue Berton, en passant devant l’ancien hôtel de Lamballe, c’est mettre ses pas dans ceux d’Apollinaire. Son évocation du « Souvenir d’Auteuil », au temps du « Flâneur des Deux Rives » (l’Imaginaire/Gallimard), évoque une rue Berton qui n’a pas changé depuis Balzac. « Une voie mal tenue, pleine de cailloux et d’ornières et que bordent des murs ruineux, clôturée à gauche d’un parc admirable et à droite d’un terrain … (dont) une partie aménagée en jardin« .

Je cite dans l’à peu près. Il n’y a plus guère ici de « lampes à pétrole« , mais toujours ces murs rocailleux, ces pavés disjoints, ce début de venelle rustique, et puis des réverbères comme avant, l’autre côté de la maison de Balzac, et l’issue par laquelle il fuyait ses créanciers venus l’attendre rue Raynouard, cette borne encore qui marquait jadis la limite des seigneureries d’Auteuil et Passy. Et puis cet air de campagne en ville. La clinique du Docteur Blanche, transférée dans l’ancien palais de Lamballe, a été remplacée par l’ambassade de Turquie. Les mots défilent ici comme un souvenir que chaque promeneur un peu poète peut s’approprier.  Mais il suffit d’un air de brume le soir pour que les mots d’Apollinaire nous paraissent proches, et vrais.

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Publié le 25 juin 2010 par

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