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Apollinaire, le flâneur émerveillé

Article du 3 juin 2018

Voilà un joli cadeau à offrir à l’ami NEO, alias Nicolas d’Etienne d’Orves qui accumule les titres sur Paris (comme son Dictionnaire Amoureux), sans jamais citer Apollinaire. Philippe Bonnet se penche ici avec délices sur le parcours de ce piéton patient et lyrique, flâneur sans cesse ébloui, qui habita dans le 9e (rue Léonie, devenu rue Henner), puis à Auteuil, 15 rue Gros, avant le boulevard Saint-Germain, au 202. Il flâne rue Berton, s’étonne d’une inscription amusante (« Lili d’Auteuil aime Totor du Point du Jour« ), raconte son Paris à lui, ses émois, cette Seine qu’on ne se lasse jamais de contempler – et pas seulement au Pont Mirabeau – , réemprunte les voies de la « Chanson du Mal Aimé » (« Juin ton soleil ardente lyre/Brûle mes doigts endoloris/ Triste et mélodieux délire/J’erre à travers mon beau Paris/Sans avoir le coeur d’y mourir« ), évoque le modernisme de « Zone » (« A la fin tu es las de ce monde ancien/Bergère ô Tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin …« ). Passeur, poète, dramaturge, romancier, amoureux des peintres, défenseur des poètes, amoureux tout court, à l’aube du XXe siècle, ce pionnier de la poésie moderne aura tout chanté. Et Paris aura été son théâtre ébloui, sans cesse émerveillé. Ce petit livre, si joliment édité, comme un livre d’heures bleuté, lui rend bien joliment justice.

Apollinaire – portrait d’un poète entre deux rives de Philippe Bonnet (Les éditions Bleu et Jaune, 102 pages, 18 €).

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Publié le 3 juin 2018 par

Apollinaire, le flâneur émerveillé” : 1 avis

  • Capello

    Là? Las…

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