Le Parc aux Cerfs

Jan au service des vins © GP

Bon, je vous vois venir, vous allez encore dire que je n’en fiche pas une, que je me dore au soleil, je me tourne les pouces, que  je me cache sous les parasols de la côte d’Azur et de l’arrière pays cannois ou niçois, tandis que vous êtes murés derrière les murs teintés de vos bureaux. Mais voilà que je prends le temps de vous écrire, juste avant d’attraper au vol le TGV de 17h39 pour Metz. J’ai été déjeuné pour vous, ce midi, avec l’équipe d’Armand Colin, Jean-Christophe Tamisier, Corine Ergasse, Stéphanie Henry et sa soeur, l’exquise Sophie Morel, qu’on connut jadis comme attachée de presse conquérante chez Flo.

Terrine de queue de boeuf aux cèpes © GP

Ce lundi, dans le 6e, pour déjeuner au calme, nous avions choisi le Parc aux Cerfs. Voilà un petit lieu recommandable pour plein de raisons (et toutes celles qui font qu’il figure dans le Pudlo Paris depuis des lustres avec une fourchette et l’utile symbole du lieu de mémoire):  c’est petit, sympa, cosy, construit dans un ancien atelier d’artiste de Montparnasse. L’accueil de Jan, natif de Cracovie, qui a gardé l’accent des Carpates, est adorable.

Saumon façon Gravlax © GP

Le menu-carte à 29,50 € propose, sans mauvaise surprise, la terrine de queue de boeuf aux cèpes (même si le goût de ces dernières est franchement évanescent), les petites pétoncles au beurre blanc, le saumon façon gravlax, le foie gras et son chutney, le cabillaud aux endives et lard, la souris d’agneau fondante avec ses légumes du jour. C’est ménager, bien vu, sans génie, certes, mais sans opprobre.

Cabillaud, endives et lard © GP

La carte des vins démarre tout de même à 28 € – mais il y a, à ce tarif, un honnête bourgueil comme  l’exquis château Recougne, bordeaux supérieur cher à Pierre Perret. Elle recèle, en tout cas, de jolis flacons, notamment à prix doux eût égard à leur réputation et leur qualité, ainsi les fameux crus de François Mitjaville, bon génie de Roc de Cambes et de Tertre Roteboeuf. Quelle importance alors si la tarte aux pralines, « façon Chapel », est un peu balourde, avec sa pâte trop épaisse? La crème au chocolat, elle, est simplement bonne et le « café gourmand » constitue une bonne idée.

Jan au service des desserts © GP

J’oubliais l’essentiel. Que faisais-je avec l’équipe d’Armand Colin ce jour là (ou plutôt ce midi): je discutais de la sortie de mon petit dernier « Dites nous, Gilles Pudlowski, à quoi ça sert vraiment d’être critique gastronomique? » (je vous rassure: le titre mégalomaniaque n’est pas de moi, mais du cher Jean-Christophe Tamisier). Cela paraît fin mai. Et, comme vous l’imaginez, j’y témoigne d’un esprit fort confraternel envers (presque) tous mes chers confrères. Mais, bien sûr, on a tout le temps d’en reparler.