Le Layon
« Paris 14e : un si joli layon »
« Layon » ? Non, pas le vin (moelleux) de Loire du même nom, mais un chemin forestier, comme un sentier de traverse entre deux grandes allées. C’est ce chemin de rencontre, à la croisée des routes, que le duo conquérant de ce bistrot sobre et contemporain vous invite. Candyce Piotin, en salle, qui dirigea le 68 de Guy Martin aux Champs-Elysées, et en cuisine, Phildera Diazabakana, natif d’Evreux, originaire du Congo, passé chez Gilles Epié au Citrus Etoile et au Petrus, se sont rencontrés à l’hôtel Montaigne de l’avenue Montaigne chez les Richard, avant de s’associer.
Ce qui s’offre ici, au gré de menus surprises bien balancés et tarifés avec sagesse, témoigne d’une précision de goût sans faille. Fin velouté de carottes, piquante déclinaison de radis avec crème chèvre et crème de cresson, pertinente dorade en filet, avec son embeurrée au chou, ses sommités de chou fleur, son amusante sauce tonnato (thon et câpres), onglet de black Angus servi saignant avec patates douces poêlées et en purée, jus d’oignons sont pile poil.
Une mention particulière à la terrine de roquefort servie avec noix et abricots secs, qui fait une manière de cuisiner le fromage amusante. Et un grand bravo, in fine, à la tarte au citron, meringue italienne, sorbet passion. Courte carte des vins, sans doute un peu chère – ça démarre – avec une inclinaison pour les vins naturels et un joli flacon à prix de raison avec le fruité chinon les Terrasses des Lambert à Cravant-les-Coteaux. En prime, une assez jolie collection de rhums arrangés, des thés choisis, un café en direct de l’Arbre à Café et un pain à croquer du voisin Thévenin de la rue Daguerre.
Bref, cela voyage, séduit et déménage. Allez-y sans tarder, le lieu va être vite à la mode!