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Adieu à Jean d’Ormesson

Article du 5 décembre 2017

Jean d’Ormesson © Maurice Rougemont

Il était l’élégance même. Avec lui, l’amour était un jeu, la vie une danse, la conversation un plaisir. Il avait préparé sa sortie. Nous  avait prévenu : « Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit » ou encore « Je dirai malgré tout que cette vie fut belle« , disaient ses derniers titres, empruntés à son ami Aragon, qui étaient des leçons de vie, de sagesse et de sérénité. Il nous glissait au fil de la plume: « Il y a quelque chose de plus fort que la mort c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. » Son dernier livre (« le Livre des Egarés« ) était encore un manuel de servie, contenant de bien jolis préceptes qu’on se redit pour le plaisir de l’écoute appliquée :

« Ceux qui croient à Dieu ont beaucoup de chance »

« Il y a pire que les imbéciles qui croient au progrès: ce sont les imbéciles qui n’y croient pas« .

« La joie est une grâce venue d’ailleurs« .

« Le plaisir est une herbe folle qui pousse entre les pierres »

« Chacun a le droit, et peut être le devoir, d’être heureux« .

Notre d’Ormesson préféré était pourtant un roman léger qui disait l’amour de la vie, du soleil, de la Méditerranée, des fêtes en larmes, de l’amour fugueur, courtois et vagabond, du désespoir serein, des paradoxes appliqués. Relisez « Voyez comme on danse« , toute la magie de ce philosophe du quotidien est là, au plus vrai de son charme léger, doucereux, ineffable, éternel. Cher Jean d’O, nous allons avoir bien du mal à vivre sans vous.

A propos de cet article

Publié le 5 décembre 2017 par
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Adieu à Jean d’Ormesson” : 1 avis

  • Gérard Poirot

    Pour une critique plus pertinente, lire Thomas Clerc dans le Libération du samedi 9 décembre 2017. Sévère mais juste. On pourrait en prendre de la graine pour les restaurants…

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