Un peu de Dolce Vita dans un monde de brutes : voilà ce que nous offre Elizabeth Gouslan avec cette biographie fouillée, fidèle, minutieuse du « latin lover » par excellence. Le beau Marcello qui a tout joué, les journalistes indolents (« la Dolce Vita »), les maris trompeurs et trompés (« Divorce à l’Italienne », « Mariage à l’Italienne »), les homosexuels désenchantés (« Une journée particulière »), les impuissants (« le bel Antonio »), qui fut le mari de la méconnue Flora, l’amant passionné de la fougueuse Faye Dunaway, le compagnon de Catherine Deneuve, le père aussi de Barbara et de Chiara, vivant sur les plateaux de cinéma sa vraie vie, balloté entre Fellini et de Sica, mais aussi Scola et d’autres. Ce livre est une valse, une sonate, une romance en l’honneur d’un personnage doux, truculent, effacé, romantique, charismatique, énigmatique, qui traverse un demi-siècle et plus d’histoire italienne, surfant sur les époques, les modes, les style. Et qui se lit le roman vrai d’une vie.

Les Nuits Blanches de Marcello d’Elizabeth Gouslan (Grasset, 214 pages, 19 €).