Drôle, belle, folle, intransigeante et si désespérément vraie, aimant l’amour avec passion, elle avait le visage et la beauté de Romy Schneider dans « César et Rosalie ». Et pour cause: elle inspira l’héroïne du film mythique de Claude Sautet. Mme Jardin, Stéphane dite « Fanou », fut l’épouse de Pascal, la mère d’Alexandre, sa mère protectrice et audacieuse, brûlant le manuscrit unique d’un ouvrage raté de son fils pour qu’il livre enfin le meilleur de lui-même.

Ce dernier lui rend hommage comme jamais. A coup de brefs chapitres, tranchants comme des lames, il dresse une stèle à cette amante éperdue, cette mère fougueuse et rieuse, cette aventurière intrépide, cette guerrière intransigeante. La plus impétueuse, la plus libre des Jardin ce n’était pas le grand père indigne, dit « le Nain Jaune », le père romantique et désespéré, autrement dit « le Zubial », mais la femme de l’un, la bru de l’autre, qui sut aller vers son identité, ne pas galvauder son destin, maniant sa liberté souveraine à la hussarde, avec une magie intrépide, comme une épée. Ce beau livre lui rend justice.

Ma mère avait raison d’Alexandre Jardin (Grasset, 18,50, 215 pages).