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Le Fief de David Lopez

Article du 3 septembre 2017

Voilà comme un uppercut dans le ciel gris de la rentrée. Comme un petit cousin de Virginie Despentes, côté engagement, mais moins gore, avec un rien du très banlieusard et très cité Jean Vautrin de « Billy Ze Kick« , qui se lance, entre naïveté malicieuse, fraîcheur impromptue, précision lucide, avec ce premier roman dans une zone incertaine. Certains boxent, d’autres fument (des taffes, du shit), bavassent, rappent, poétisent, en rêvant les yeux ouverts, imaginant leur vie, la recréant. Leur fief ? Un lieu improbable.

Le vrai début du livre ? Page 57 dans un chapitre nommé « Périscope »: « On habite une petite ville, genre quinze mille habitants, à cheval entre banlieue et campagne. Chez nous, il y a trop de bitume pour qu’on soit de vrais campagnards, mais aussi aussi trop de verdure qu’on soit de vraies cailleras ». Ixe, Poto, Pierrot, Kerbachi, Habib, Jonas, Lahuiss racontent tous une part de leur histoire, inventent leur langage, revendiquent leur manière d’être, imaginant leurs limites et leurs lisières. Manière d’avancer à l’aveuglette mais avec sûreté dont un monde sans joie dont ils déjouent les règles, les recréent, se les approprient. Voilà un premier roman empreint d’une grande maturité.

Fief de David Lopez (Seuil, 252 pages, 17,50 €).

A propos de cet article

Publié le 3 septembre 2017 par

Le Fief de David Lopez” : 1 avis

  • Caroline Gutmann

    Excellent papier. En quelques lignes, l’atmosphère, le ton et les enjeux de ce premier roman.
    Bravo

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