La Table du Royal
« Saint-Jean-Cap-Ferrat : les saveurs musicales du Royal Riviera »
Un article plus récent sur le même sujet est disponible sur notre site, vous pouvez le retrouver en cliquant ici
La table du Royal Rivera a mis ses habits d’été. Notre correspondant de la côte d’Azur, l’espiègle Alain Angenost nous dit tout…
Le Royal Riviera, palace relax du Cap Ferrat, a su marier le luxe légendaire avec un soupçon de décontraction bonhomme grâce à une direction énergique et un personnel à toute épreuve. Par un beau soir d’été, découvrir les animations musicales autour de la carte de saison de sa table gastronomique constitue un vif plaisir. Installé sur la spacieuse terrasse offrant un panorama d’exception sur la voisine baie des Fourmis et la voisine Villa Kérylos, on se laisse porter par le rythme des chansons égrainées de table en table par les « Présidents », formation musicale de grand talent.
On prend le temps d’écouter aussi les conseils avisés de Thierry Bastard, directeur de salle jonglant habilement entre le service et la sommellerie, afin de découvrir les alléchantes suggestions signées d’Alain Parodi, qui fut jadis étoilé, au Cigalon à Valbonne, exécutées avec allant par Bruno Le Bolch, assisté de Sébastien Krieger. Comme mise en bouche, on se partage le jambon ibérique de Jabugo Bellota avant d’hésiter ensuite entre des tortelloni aux gamberoni, épinards, jeune poireau, chou romanesco, bouillon cresson et crustacés, une brandade légère à l’œuf coulant, effeuillé de cabillaud, pata negra et pulpe de poivrons doux, ou encore des crevettes rouges taillées à cru et marinées, avec une gelée légère aux feuilles de citronnier.
Tout cela est vif, bien vu, alerte. Comme les mets de résistance qui suivent, entre saveurs et couleurs: le poulpe et artichaut, fondant, gnocchis de pommes de terre, céleri, râpée d’artichaut à cru, anchois, bouillon citronné, la galinette (grondin perlon) avec ses condiments méditerranéens, son jus de bouillabaisse, ses toasts de rouille ou encore la splendide côte de veau fermier pour deux, cuisinée au sautoir, sucrine braisée, cocotte de petits pois aux oignons nouveaux et têtes d’asperges, jus de rôti qui ravissent les gourmets exigeants, qui se méfieraient de la cuisine de palace.
Marc Payeur, l’artiste des délicatesses, veille à présenter sa collection des desserts d’été dont on retire le clafoutis à la figue cuite et crue, arrosée au miel de lavande, l’abricot confit au gingembre, miel du pays, amande fraîche, sorbet abricot, fenouil, le savarin, crème pâtissière et chantilly, imbibé d’un rhum vieux et raisins confits, la pêche jaune et blanche, sauge, groseilles et baies de Malam en souvenir d’une pavlova pêche melba, et, à la manière d’un After-Eight, le chocolat praliné au poivre de Nam Bô, sorbet menthe.
Passé en cuisine par le Plaza et autres maisons prestigieuses, révélé par Marcel Ravin à Monte-Carlo, qui a su le mettre sur la bonne voie, il séduit les fous de « sucré mais pas trop ». Voilà donc une table de cinq étoiles anti-spleen qui fleure bon la Riviera de toujours. Le lieu d’ailleurs a bien mérité son de nom de « Royal » sans jamais tomber dans le « pompeux ».