Musée Marc Sleen

Néron © Marc Sleen

Rue aux Sables, entre la Grand-Place et la place de Brouckère, le centre belge de la Bande Dessinée rend hommage au 9e art. Il avait fêté brillamment son centenaire, inaugurant des dessins géants sur les murs aveugles de la ville. L’ancien grand magasin revu façon Art nouveau par le baron Horta vaut le voyage pour lui-même, mais aussi pour ses salons dédiés aux grands auteurs de la BD belge et de leurs héros: Tintin vu par Hergé, les tennismen Jari et Jimmy Torrent de Raymond Reding, Lucky Luke de Tibet, Michel Vaillant, pilote de formule 1, créé par Jean Graton, Bob, Bobette et leur ami Lambique, belge gaffeur et intrépide de Willy Wandersteen.

La ville de perdition © Marc Sleen

Mais le plus belge des héros de BD, traduit, trop rarement, hélas, du flamand, c’est Néron, dû au prolifique Marc Sleen, qui achevait ses histoires (163 parues) par de joyeux banquets de gaufres et de champagne (bien qu’avant qu’Astérix et Obélix ne les imitent à leur manière gauloise). Son créateur, décédé il y a quelques mois, possède désormais a son musée juste en face du centre de la BD, dans un bel immeuble Art déco avec deux pièces qui lui sont consacrées.

Enseigne du musée Marc Sleen © GP

Les aventures de Néron, perdu à Bruxelles (dans “ la Tour Noire ”), et qui fait d’ailleurs l’objet d’un album au titre emblématique (“ la Ville de Perdition ”) sont désopilantes, surréalistes, savoureuses toujours. Néron, entouré d’une joyeuse bande, dont son épouse dite Bobonne, son amie Mme Pheip (qui fume la pipe), son fils génial Adhémar, est le symbole du belge ricaneur et chicaneur, débrouillard et passe-partout, qui, selon, Marc Sleen, “a le coeur en pain d’épice, boit de la bière et rit tout le temps”. Voilà une belle occasion de le redécouvrir…

Dans le musée © GP