A l'Ami Fritz

Patrick Fritz © GP

Neuf fois sur dix quand on indique à des amis de Paris ou d’ailleurs « la » table où découvrir l’Alsace, l’été, on pense à la belle auberge de Patrick Fritz. Non seulement parce que la maison est avenante, avec sa belle terrasse sous les feuillages, face à l’église, avec ses tables bien mises, bien nappées, avec ses serviettes en tissus (ça devient rare), ses vins choisis (notamment le rouge de la sœurette et du beau frère Bernard Schmitt), son service prompt, ses mets bien vus, ses menus sages, son allure éternelle, mais surtout parce que tout ce qui s’y livre reflète un vrai travail d’artisan.

Oeuf parfait, barikas et ratatouille © GP

On pourrait passer son temps à faire l’éloge de cette cuisine du cœur qui fait honneur à la tradition d’ici, avec le presskopf comme on l’aime, la jolie terrine de sanglier, l’exquis pâté en croûte ou encore la formidable salade de cochon de lait avec sa salade de pommes de terre vinaigrée (proprement divine): c’est là du travail d’artisan soigné. Nulle surprise si on croise souvent des restaurateurs et hôteliers amis le jour de leur congé, qui viennent y goût la cuisine « canaille chic » qu’ils n’osent pas toujours pratiquer chez eux.

Salade de cochon de lait © GP

L’autre soir, les Baly de Molsheim (le Diana, le Bugatti), Strasbourg (le Diana, le D, le Gutenberg), de Bâle, d’Obernai et d’ailleurs, y étaient présents en catimini. On les comprend. La maison ouvre le lundi – c’est rare -, reçoit avec le sourire, régale de choses que les autres ne font plus. Les joues de porc braisées à la bière avec leur spaetzle, le saumon braisé au rouge d’Ottrott et son riz basmati, l’oeuf parfait à la ratatouille et au barikas sont tous des mets à fondre.

Saumon au rouge d’Ottrott © GP

On ajoute des desserts d’anthologie (alsacienne): magnifique soufflé glacé à la vieille prune, fondante tarte aux myrtilles, splendide vacherin glacé aux fruits rouges, sans omettre la soupe de fraise de saison avec sa glace à la menthe fraîche. On l’oublie : l’enseigne de la maison fait référence au héros d’Erckmann-Chatrian qui prône le bonheur sur terre et les repas de fête « avec quelques amis ». Quelle meilleure adresse pour lui rendre hommage ?

Tarte aux myrtilles © GP