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Adieu Jean-Pierre !

Article du 30 mars 2016
JP Coffe et GP au dernier "livre sur la place" (sept 15) © LS

JP Coffe et GP au dernier « livre sur la place » (sept 15) © LS

En septembre dernier, on s’était rencontré au festival du livre de Nancy, en se promettant de se « faire une bouffe à Paris« , après s’être échangé des adresses. Ce natif de Lunéville, enraciné en Lorraine, qui avait découvert Marie-Paule Wolff, la volaillère du marché couvert nancéen avec émoi – et avec moi – en son temps, était passionné par toutes les aventures gourmandes. Il avait publié des dizaines d’ouvrages voués au « bon vivre », indiquait à tous que l’on pouvait faire de belles agapes sans casser sa tirelire, avait consacré moult émissions de Canal Plus à France 2 ou à France Inter (le très révélateur « ça se bouffe pas, ça se mange« ) à défendre une certaine idée de la cuisine au quotiden, réhabilitant les saisons.

J’avais gardé un attachement particulièrement à son tout premier livre (Gourmandise au Singulier, Le Signe, 1979), où il racontait ses aventures de restaurateur (à la Ciboulette, première et dernières modes), comme ses conseils d’art de vivre (comment soigner et conserver ses chaussures, etc…), ou la manière de réveiller en pleine nuit un client qui avait oublié d’annuler sa réservation. Tout Coffe, homme du monde, dandy, humaniste, provocateur de talent, de génie, plein de vie et de tendresse, était là en liminaire. Ce Coffe qui allait bientôt éclater, éclore, sinon faire école. Nous avions voyagé ensemble à Moscou en 1988,  juste avant la Perestroïka, et nous y avions appris ensemble la libération de Jean-Paul Kauffmann, des geôles du Hezbollah. Il fallait voir Jean-Pierre marchander une pomme au marché moscovite: un poème! D’ailleurs ce chroniqueur au long cours, comédien de haute volée, gastronome émérite, homme de coeur, humoriste de tous les instants, était d’abord un poète. Il l’avait prouvé avec son tout dernier livre (« Une vie de Coffe« , paru l’an passé chez Stock): une confession bouleversante, celle d’un petit Lorrain élevé à la dure, un gosse attaché à sa grand-mère, balloté au fil de l’exode, un saltimbanque de la vie, devenu une star télévisuelle sans jamais oublier ses blessures. Adieu Jean-Pierre. Quoi que tu en penses, on t’a aimé! Ta foi, ta voix, ta ferveur nous manqueront…

A propos de cet article

Publié le 30 mars 2016 par
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Adieu Jean-Pierre !” : 2 avis

  • Mage Claudine

    Bel hommage à ce monsieur chroniqueur de la gastronomie .

  • MUGNIER-POLLET

    Bonjour Gilles. Qui mieux que toi pouvait rendre ce bel hommage à notre ami Jean-Pierre ? Bravo, Claire.

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