Les Gleize, on les connaît de longue main. Ils oeuvrent au pays « de la non démesure« , celui de Giono. D’ailleurs, quand Jany, le fiston devenu à son tour patriarche, débute son livre de recettes, il s’empresse de citer l’auteur du « Hussard sur le toit » et du « Chant du Monde ». Cette « chasse au bonheur », qu’est la vie d’un homme selon l’écrivain de Manosque, inspire ce bel album riche en humour, en couleur, en historiettes. Les recettes (cinquante en tout, comme le nombre d’années où les étoiles figurent dans le guide rouge pour couronner la maison) sont là, bien sûr. Mais elles ne sont pas tout. D’ailleurs, Jany le précise: « ne suivez pas ces recettes à la lettre, vous courez droit à la catastrophe« . Tout dépend ici de l’humeur du jour, de la température de l’air, de l’état des ustensiles. Et ainsi de suite… Bref, quand Jany raconte, on l’écoute. Le loup à la Dénostitin, les calamars farcis, l’agneau de Sisteron dans tous ses états sont des fragments de belle humeur arrachés, par un cuisinier magicien, à la grisaille des jours. Voilà un ouvrage pratique – et littéraire – qui fait plaisir en douceur.

La Bonne Etape de Jany Gleize, avec Nicole Seeman (recettes), Delphine Amar-Constantini (photos), Liliane Guiomar (illustrations), (éditions Brigitte Eveno, 160 pages, 35 €.)