Le Mur du Roy

Sonia Dupuis (au centre) avec Agnès et Nicolas Boyère

Penvins est un hameau que l’on découvre en se perdant sur la route de Sarzeau, au bout de la presqu’île de Rhuys, côté gauche depuis Vannes. Au bout du village, une maison: c’est là. Nous sommes chez les Broyère dont je redécouvre la petite demeure années 1980 en compagnie de Sonia Dupuis, qui veille en mère protectrice sur le Pudlo Bretagne – nous lancerons la neuve édition demain, ensemble, à Rochevilaine. Demain, ce sera les mondanités, les flonflons, la renommée, dans un Relais & Châteaux magnifique, chez ce grand pro de Bertrand Jacquet. Aujourd’hui, nous sommes dans la simplicité bon enfant, mais aussi, comme souvent en Bretagne nouvelle vague, la qualité suivie à feu continu. Agnès et Nicolas Boyère accueillent dans leur pension de famille, avec gentillesse, simplicité et modestie.

On se fait dorloter  en terrasse face à l’océan, avec un coup de cidre de chez Hervé Seznec au Manoir de Kinkiz. Puis ce sera, dans l’une des deux salles à manger vitrées, revue en bleu, jaune et orange, un repas joliment pondu. On est vite chez soi dans cette petite maison aimable qui reçoit tout un chacun comme un roi de Prusse. La « surprise », genre cromesquis, de tête de veau et petits gris, sauce ravigote (une merveille!), la belle soupe de poissons avec sa chiffonnade d’oseille,  la croustillante sucette de langoustines avec son émulsion d’herbes font des entrées exquises. Il y a encore le pavé de cabillaud aux primeurs avec son anchoiade au basilic, le bien joli pavé de turbot avec son riz façon risotto aux asperges et girolles, sans omettre le kig ha farz de rognon poêlé avec sa réduction de vin rouge. In fine, le mikado aux cerises, vanille et Cointreau et les beignets au zan, comme le savarin aux fruits,  sont à retomber en enfance.