Hôtel de Sers
« Paris 8e: Jordan Delamotte imprime le Sers »
C’est un hôtel de charme du coeur de Paris, à deux pas des Champs-Elysées, tout à côté de l’entrée du personnel du George V. On y venait jusqu’ici pour sa déco soignée, sur le mode contemporain, avec ses jolis tableaux fin XIXe, début XXe, ses meubles un brin design, ses fauteuils jouant le high tech. Le personnel jeune, enjoué, motivé. Un chef, également jeune, Jordan Delamotte – retenez son nom, il a travaillé à la Truffe Noire à Neuilly, au Palafitte à Neufchâtel et au Cap Est à la Martinique – et est venu donner un coup de fouet à la cuisine maison.
Disons qu’il pourrait corser les goûts, mais, telle quelle, sa manière n’est pas maladroite. Il surprend avec son tartare de lapin aux câpres façon céviche, ses ravioles de cèpes, comté, bouillon shizo et thym, sa féra avec son riz Aborio (fort bien cuit) au potiron, sa volaille jaune des Landes présenté en cuisse revu façon râble bardé (très tendre) filet (un poil sec), avec blé d’Inde, réglisse, champignons.
On ajoute les jolis desserts, signé de son acolyte pâtissier, talentueux et plein d’idées lui aussi: moelleux cheese cake aux figues de Solliès, baba bouchon au rhum et vanille de Madagascar, plus noix de Pecan. Le lieu est fréquenté par les gourmands raffinés des Champs qui savent trouver ici une atmosphère feutrée. Et la formule du midi est bienvenue.