Londres: Welcome to « Wobo »!

Article du 1 novembre 2010

Roosevelt et Churchill sous la pluie © GP

C’est un autre bout de Mayfair, plus rutilant, plus show off, plus commerçant que celui évoqué l’autre jour entre Mount Street et Audley, South Street et Shepherd Market (cf « Pas de panique à Mayfair« ). Wobo, c’est West Bond Street, un axe de vie, une rue qui existe sans exister, un lieu en vogue, bref le nouveau quartier qui bouge non loin de Picadilly et de Burlington Arcade, entre galeries (Halcyon Gallery dédiée à Mauro Perucchettti, le Jeff Koons italien), musées (la Royal Academy of Arts qui propose ses temps les trésors des musées de Budapest), boutiques chics et hôtel(s) mode.

Chez Stella Mac Cartney

Stella Mac Cartney a installé sa boutique au 30 Bruton Street et Matthew Williamson au 28, juste avant Berkeley Square : ils incarnent, à eux deux, la new fashion of London. Dans un mince périmètre que délimitent New et Old Bond Street, Picadilly et Bruton Lane – où se trouve Umu, japonais chic, boisé et étoilé (un genre qui n’existe pas à Paris), voilà « Wobo », le nouveau quartier mode de Londres. Bien sûr, nous sommes à Mayfair, dont Morand disait qu’il était « moins un quartier qu’une manière d’être, de savoir tenir son parapluie à la main toute l’année, de ne pas reconnaître quelqu’un qui ne vous a pas été présenté que quatre à cinq fois ». Ajoutant : « Mayfair est une mode qui date de deux siècles et se fractionne tous les dix ans en une infinité de petits snobismes ».

Paul Smith sur Abermarle © GP

En voici, donc, un récent: « Wo Bo », ou Old Bond Street  côté Ouest, indique une partie non dite et sans frontière d’un quartier qui se définit par ses belles façades et ses enseignes nobles. Ses boutiques chics, évoquant un faubourg Saint-Honoré en miniature. Non seulement Burberry, Loro Piana, Ralph Lauren, John Lobb, Dona Karan, Cartier, Vuitton, Boucheron, Hermès, mais aussi le Hermès local qui se nomme Asprey, monument ouvert aux vêtements, à la déco, la vaisselle. Ou Mappin & Web. So british, indeed!

Royal Academy of Arts © GP

Une façade s’ouvre sur Albemarle où Paul Smith a créé (au 9) un pastiche de dépôt vente dédié au mobilier années 30 à 50. A côté de celle de la « Royal Arcade », qui abrite d’autres boutiques délicieuses, tel Cleverley, qui n’affiche pas ses prix, mais que les connaisseurs préfèrent à Church’s et les chocolats fins de Charbonnel et Walker. Juste en face se trouve l’hôtel qui a provoqué l’explosion du quartier. C’est le Brown’s, créé par James Brown, valet de Lord Byron, qui acquiert en 1837 quatre maisons géorgiennes de Dover Street.

Mappin & Webb © GP

Mappin & Webb © GP

James John Ford le rachète en 1859 et l’agrandit sur Albemarle. L’actuel bâtiment, repris par Rocco Forte, « designé » avec un chic très contemporain et une sobriété minimaliste par sa sœur Olga Polizi, compte onze maisons, cent dix sept chambres, quinze suites, dont la 101, l’hellénique, aux airs d’atelier d’artiste. C’est bien sûr l’adresse où il faut passer, même si on n’y séjourne pas, juste pour le plaisir d’un verre, du high tea près de la cheminée, d’un repas à l’anglaise.

Au Brown's © GP

Au Albemarle, que supervise Mark Hix, le nouveau prophète de la cuisine british nouvelle vague, avec ses boiseries edwardiennes et ses tons verts, règne les plats en vogue. Que la clientèle anglaise retrouve avec plaisir (faggot, gibiers ou fish and chips). Le Donovan Bar, orné de photos du portraitiste du même nom et datant des années 1960, fat aussi salon de thé, rendez vous chic, impromptu et gourmand. Bref, on peut vivre là en vase clos ou autarcie. Mais ce serait se priver de découvrir « Wo Bo », le nouveau Londres chic et discret qui fleurit à sa porte.

Un pub pour Mauro Perucchetti de la Halcyon Gallery © GP

Carnet de Route

Y aller

Paris-Londres en 2h15 de la Gare du Nord à St Pancras, avec Eurostar. 08.92.35.35.39. www.eurostar.com. De 70 à 190€. Excellente restauration à bord.

Dormir

Une chambre au Brown's © GP

Brown’s Hotel, Albemarle Str. +44(0)2074.93.60.20. www.roccofortecollection.com Ch. 475- 695 £.
L’hôtel en vogue, XIXe, revu design par Rocco Forte et Olga Polizzi, devenu l’épicentre de « Wo Bo ».

Une suite au Brown's côté salon © GP

Se restaurer

The Square, 6 Bruton St. 020. 7495.7100.
Pour découvrir Phil Howard, le 2 étoiles le plus discret de la ville.

Sketch, 9 Conduit St. 0870.777.44. 88.
La magie de Pierre Gagnaire relayée par « Momo ». Restau/bar/salon de thé.

Le high tea au Donovan Bar © GP

The Albemarle, au Brown’s.
Anglais nouvelle vague avec ses boiseries edwardiennes. High Tea au Donovan Bar.

Umu, 14-16 Bruton Pl. 020.7499.8881.
Japonais créatif avec sushi bar et cuisine comme à Kyoto. .

Boire

Coach & Horses, Bruton St. (pub ancien dans un cadre Tudor), The Audley, S. Audley St., (très victorien) Duke of Albermale, 6 Stattord Str., King’s Head, 10 Stafford Str., The Guinea, 30 Bruton Pl.: des pubs comme avant.

Lire

« Londres » Vert Michelin, « Un grand week-end à Londres » (Hachette), « Londres » de Paul Morand (Plon), « le Goût de Londres » (Mercure de France).

Utile

O.-T. Grande-Bretagne, BP154-08, 75363 Paris Cedex 08. Tél. 01 58 36 50 50. www.visitbritain.com/fr

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Publié le 1 novembre 2010 par

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