Paris 17e : mieux que chez maman !
Vincent Ferniot et moi avons un point commun – entre autres ! – : nos mamans n’étaient pas des cuisinières fortiches. C’est sans doute pour cela – poussés par nos papas – que nous nous sommes mis à arpenter la France en quête du beau, du bon, de l’inédit, mais aussi de la tradition. C’est l’amour de cette dernière qui nous a poussé chez Wim Van Gorp.
Ce belge flamand d’Anvers, qui a travaillé dix ans avec Jean-Georges Vongerichten, est depuis quelque cinq ans, le maestro relax de ce bistrot convivial des Batignolles qui offre, c’est le mot à ce niveau de qualité, un menu à 20 € au déjeuner, des plats bourgeois, des vins de copains heureux, le tout dans une ambiance délurée de rade de quartier agile et drôle.
Il s’apprête à doubler la mise, avec une prochaine cave à manger. Mais, chut, c’est encore un secret. Pour l’heure, on vient de se faire fête chez lui, en étant sûr de se régaler de choses vives, bonnes exquises, à peine sophistiquées, relevées ici et là d’épices d’ailleurs, mais à peine. On s’émeut d’ailleurs de penser qu’il faut un habitant d’Outre-Quiévrain pour réapprendre le mironton, le navarin ou la blanquette.
Cette dernière, avec son veau tendre, son riz grillée, sa sauce à peine relevée de vanille et de citronnelle, était un délice, dont le gourmand Vincent, qui fait pourtant attention à sa ligne, s’est régalé sans manière. On ajoute la salade d’asperges vertes et blanches, avec sa vinaigrette un brin pimentée, sa salade de lentilles aux herbes et avocat, avec sa rondelle de saucisson à l’ail, ses pickles de carottes, plus des rognons de veau grillés au condiment miso, gingembre, pommes purée à se pourlécher.
Là dessus, on fait la fête avec un vif cornas d’Adrien Chatagnier et on achève sur le dessert (du menu) du jour: une poire pochée avec sa crème vanille, son caramel en coulis, son arlette feuilletée, simplement divine. Vive la France, la Belgique et la Flandre, messieurs!