Aujourd’hui, jour de grève à Paris. Il va donc falloir beaucoup marcher. C’est le moment de rendre hommage aux pieds, comme disait Lacarrière dans « Chemin Faisant », aux pieds qui nous portent, mais aussi aux chaussures que nous portons. Bref, on permettra de reproduire ci après l’entrée Heschung de mon « Dictionnaire Amoureux de l’Alsace » (Plon). En sachant que le bon truc des Heschung, est l’achat de leurs belles chaussures à moitié prix au magasin de vente de Dettwiller.

Heschung par Heschung © DR

Heschung

Une sorte de synonyme de John Lobb, de Crockett & Jones ou de J.-M. Weston en version alsacienne. D’ailleurs, la dite marque travailla pour la première dans les années 1990. Créée en 1934, petite manufacture de chaussures de montagne, Heschung est un label pour amateurs. Pas de grandes campagnes de publicité, ni de boutiques trop visibles sur des avenues rutilantes. Même si elle se développe à Strasbourg (rue du Sanglier) ou à Paris (dans le Marais et ailleurs), la marque Heschung demeure fidèle à son village.

Tout se passe à Dettwiller (Bas-Rhin), à 7 km de Saverne, où grand-papa Heschung fondit un atelier de bottier. La maison, qui fabriqua discrètement des chaussures de ski, avant d’être associée au Coq Sportif, est devenue le fournisseur officiel de l’équipe de France. Jean-Claude Killy, originaire de Sélestat, gagna, en 1968, ses médailles d’or en Heschung. Le côté « chic et décontracté », « cousu Goodyear » ou encore « cousu Norvégien » avec ses semelles souples à picots ultra-confortables, c’est bien sûr l’apanage de la maison.

Le confort, l’aisance, pour ceux qui marchent beaucoup et aiment marcher, en chaussures à lacets, mocassins ou bottines : voilà ce qu’on trouve là, en cuir, en daim, velours beige, noir ou marron foncé. J’en sais quelque chose : j’écris mieux, plus droit, plus confortable, moins serré en Heschung. Mieux qu’en Lobb, qu’en Berlutti, qu’en Weston et qu’en Fratelli Rossetti. Les Heschung, qui sont gens modestes, ne sont pas du genre à s’en vanter.