La Coquillade

Werner Wunderli, Christophe Manceron et Christophe Renaud © Maurice Rougemont

Vous cherchez une halte qui sorte de l’ordinaire au coeur du Luberon? Qui soit moderne et dans le vent, mêle le vin et la table, la géographie appliquée à l’art du dolce farniente? Je tiens le lieu qu’il vous faut. Luxueux, certes, mais pas bling bling. Epoustouflant, bien sûr, mais sans tapage. Imaginez un domaine de vins de 22 ha (Aureto), un panorama à 360 ° sur les monts du Vaucluse et le Luberon, des chambres modernes dans les tons beiges, une table de choix, un bistrot de luxe avec sa cave , plus son jardin façon gloriette avec ginguette au coeur des vignes: voilà l’une des plus récentes créations de la région – et la plus spectaculaire.

Werner Wunderli, géant suisse, bonhomme et affable, qui possède le charme de Curd Jurgens mâtiné de Gunter Sachs, version années 1950, veille, de sa haute stature, sur le lieu hors norme, estampillé Relais & Châteaux, depuis son ouverture ou presque. Côté cuisine, du professionnalisme et du talent sont en embuscade, avec deux Christophe (Renaud, le chef, Manceron, l’homme de salle) que l’on connut, jadis, avant l’ère Arnal, et sous l’égide de JL Rabanel, à la Chassagnette à Arles. Ils s’affairent en duo, avec une équipe sérieuse et appliquée, à faire plaisir aux gourmets de passage. comme au pensionnaires dorés sur tranche.

Ce qui vous attend? Du provençal moderne, version bio et végétalien, délicat et frais. Crémeux de petits pois, foie gras poêlé aux pois gourmands, asperges avec maltaise légère aux agrumes, minestrone glacé à la citronnelle, loup à la plancha avec risotto croustillant ou râble de lapin braisé au thym sont d’une exactitude de goût totale et d’une vraie légèreté. On ajoute la trilogie de desserts (mille-feuille vanille et fraises, entremet chocolat au jasmin, lait glacé infusion au thym citron) signés René Solnon, qu’on connut au Chêne chez Bernard Mathys, et qui sont du travail d’artiste. Assez, avec les jolis vins du domaine, pour se donner envie d’y voir de près.

Mais ne négligez pas pour autant la bonne pioche du lieu, qui est double. Il y a le Bistrot – un bistrot pas comme les autres, en sous-sol, voûté avec sa belle cave !- que double son Jardin des Vignes, où l’on déjeune quand le temps est au beau. Tartelette aux tomates cerises confites, paccheri farcis au poiré gratinés au Parmesan, thonine de Méditerranée à la plancha ou médaillon de veau, flanqués de riz de Camargue et d’un wok de légumes de saison, font ici plaisir sans ruiner, ni provoquer la prise de tête. La panna cotta infusée à la vanille et servie avec des fraises du pays ou le classique baba au rhum font des issues de choix.