Bella by Eyal Shani

Carl Dütting © GP

Le lieu ? La plus belle terrasse – en roof-top – de Cannes, avec sa vue plein cadre sur la mer, les bateaux, l’Estérel et un bout de Croisette, au sommet de l’hôtel « la Belle Plage ». La cuisine ? Méditerranéenne et levantine, fantastico-israélienne, sous la signature d’Eyal Shani, l’homme au 43 restaurants dans le monde entier. Vous connaissez, si vous suivez ce blog avec fidélité, Miznon, Port Saïd, Ha’Salon, Abraxas North ou Malka, à Tel Aviv et à Paris pour la première enseigne, ce natif de Jérusalem, qui créa jadis Jérusalem à New-York, Paris et Melbourne, mettant le chou fleur en scène, la tomate en vedette et les légumes en fête avec un entrain toujours constant.

Tahini et piment © GP

Son chef sur plage se nomme Carl Dutting, il a gagné « objectif top chef » en 2017, est parti aux USA, est revenu près de Cannes et a fait quelques stages à Tek Aviv pour piger « l’esprit Shani » et prendre en charge la cuisine du Bella. Français au nom à consonance hollandaise, fait du « Shani sans Shani », comme Lagerfeld faisait jadis du Chanel sans Chanel, avec brio et malice. Il présente ainsi tehina et piment en liminaire, mais aussi houmous et tehina, pita végétarienne façon sabich, courgettes grillées de chez Jean-Charles Orso et straciatella ou encore aubergine rôtie avec tomate/mozzarella.

Sashimi et tartare de thon rouge, caviar © GP

Mais la mer ici est traitée en finesse. Ainsi le sashimi et tartare de thon rouge de Mediterranée, avec son caviar stroganoff, le fin carpaccio de crevette ou encore l’exquis pagre entier façon bouillabaisse pour deux (on souhaiterait même davantage de « bouille » safranée sur le poisson. Il y aussi des instants carnassiers, comme la pita au foies de poulet sautés ou la foccacia de houmous aux trois viandes (kefta, côtelettes et filets d’agneau).

Pagre façon bouillabaisse © GP

Mais légumes plus poissons font ici des dînettes de classe et légère. En regard, les desserts font un peu roboratifs, pour ne pas dire « mastocs », ainsi cheesecake et tropezienne avec leur pâte un peu épaisse. Mais c’est généreux et solide, savoureux et sans chichi. On ajoute quelques vins au verre bien menés, comme le rouge syrah de sainte-marguerite qui passe bien sur ces mets épicés. Un regret : que les vins du monde à la carte concernent quasi-exclusivement l’Italie, plus un clin d’oeil. Et qu’Israël en soit absent…

Tropézienne et cheese-cake © GP